Le régime turc attaque des cibles de PKK en Irak et en Syrie
Ankara a annoncé mardi avoir mené des frappes en Irak et en Syrie contre des positions du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK). Des «pertes humaines et matérielles» ont été rapportées.
Le ministère turc de la Défense a confirmé mercredi avoir mené des frappes dans «les régions de Derik, du Sinjar et du [mont] Karacak dans le nord de l’Irak et de la Syrie, utilisées comme bases arrière par des terroristes» du PKK et des Unités de protection du peuple (YPG), milice kurde considérée comme une émanation «terroriste» du PKK par Ankara.
L’aviation turque a indiqué avoir mené des bombardements aériens mardi en Irak et en Syrie contre des positions des rebelles membres ou liés au Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), les autorités de la région autonome du Kurdistan irakien rapportant des «pertes humaines».
«Des avions de combat turcs ont visé plusieurs positions des combattants du PKK», mouvement rebelle kurde turc, notamment dans les régions de Makhmour et de Sinjar (nord), indique le communiqué des services antiterroristes du Kurdistan, évoquant «des pertes humaines et matérielles».
«Des abris, des bunkers, des grottes, des tunnels, des dépôts de munitions et des présumés quartiers généraux et camps d’entraînement» ont été visés, affirme Ankara dans son communiqué.
Le PKK, groupe qualifié de «terroriste» par la Turquie et ses alliés occidentaux, dispose de bases arrière et de camps d’entraînement dans la région du Sinjar, ainsi que dans les zones montagneuses du Kurdistan d’Irak, région frontalière de la Turquie.
«Selon les informations que nous avons reçues, l’aviation militaire turque a bombardé six positions du PKK dans les montagnes de Karjokh», surplombant un camp de déplacés kurdes dans la région de Makhmour, ont précisé les services antiterroristes du Kurdistan.
Leur communiqué évoque également des «frappes» contre «deux autres positions dans les Monts Sinjar et la zone adjacente en Syrie», et des frappes dans le secteur de Shila en Irak, tout près de la frontière syrienne.
Ankara, qui a de facto installé plusieurs dizaines de bases militaires depuis 25 ans au Kurdistan irakien, a lancé au printemps 2021 une nouvelle campagne militaire contre le PKK dans le nord de l’Irak, avec des bombardements aériens récurrents et parfois des opérations terrestres.
En décembre, trois soldats turcs ont été tués dans une attaque dans le nord de l’Irak imputée par Ankara au PKK. En août, quatre soldats turcs ont été tués au cours d’opérations contre le PKK dans la région. Toujours en août, au moins trois personnes sont mortes dans un raid aérien mené par la Turquie dans le nord-ouest de l’Irak, contre une clinique où se trouvait un responsable du PKK blessé.
De son côté, l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH) a fait état mardi d’une «frappe d’un drone turc» contre une position des forces kurdes syriennes près des champs pétroliers de Rmeilane, dans le nord-est de la Syrie en guerre, sans mentionner le PKK.
Le nord-est de la Syrie est tenu par les Forces démocratiques syriennes (FDS), combattues à plusieurs reprises par les troupes turques, également présentes dans des zones du nord de la Syrie.
par: Arab Observer