Liban : Hariri annonce une série de mesures pour relancer l’économie
Le Premier ministre libanais Saad Hariri est brièvement revenu vendredi en début de soirée sur les mesures convenues lors de la réunion élargie consacrée à la situation financière et économique du pays, présidée quelques heures plus tôt par le chef de l’État Michel Aoun au palais présidentiel, en présence notamment du président du Parlement Nabih Berry, et du gouverneur de la Banque du Liban Riad Salamé.
« Il a été convenu d’entreprendre une série de démarches afin de relancer l’économie et de renforcer la situation des finances publiques. Nous entamerons aussi la discussion du rapport McKinsey et des remarques formulées par l’ensemble des parties là-dessus », a affirmé Saad Hariri. Le Premier ministre a fait part du « sentiment d’apaisement » exprimé par les participants à cette réunion économique face à la résolution de la crise de Qabr Chmoun, qui se traduira par « un retour au bon fonctionnement des institutions », notamment la reprise des réunions du Conseil des ministres à partir de samedi matin.
Le ministre des Finances Ali Hassan Khalil, celui de l’Économie Mansour Bteich, le ministre d’État pour les Affaires présidentielles Salim Jreissati, le président de la commission parlementaire des Finances Ibrahim Kanaan, le président de l’Association des banques du Liban (ABL) Salim Sfeir, ainsi que le directeur général de la présidence Antoine Choucair ont participé à cette réunion économique.
Outre leur engagement à maintenir la stabilité du taux de change de la livre (par rapport au dollar) ainsi que la notation souveraine du pays, les participants à la réunion se sont mis d’accord sur la mise en place rapide d’une série de mesures énoncées par le Premier ministre :
– Le vote du budget de 2020 dans les délais constitutionnels et une exécution fidèle du budget de 2019, des mesures qui y sont incluses et des recommandations de la commission parlementaire des Finances et du Budget.
– La mise en place d’un plan détaillé pour le lancement des projets d’investissement déjà approuvés par le Parlement (mais en suspens), dont la valeur totale atteint les 3,3 milliards de dollars, en procédant d’abord à l’approbation des expropriations nécessaires à leur lancement. De même pour les projets inclus dans le processus CEDRE (découlant de la conférence économique tenue à Paris en avril 2018) et prévoyant une modernisation des infrastructures du pays.
– L’engagement à appliquer totalement le plan pour la réforme de l’électricité (porté par la ministre de l’Énergie Nada Boustani) et l’ensemble de ses différentes étapes.
– Le vote de l’ensemble des lois réformatrices concernant les adjudications publiques ; l’évasion fiscale ; les douanes ; les mesures fiscales ; et la coordination avec la commission parlementaire pour la modernisation des lois.
– La relance du travail des comités interministériels, particulièrement en ce qui concerne la restructuration de l’administration publique et de ses ressources humaines. Les établissements obsolètes devront être supprimés conformément aux lois déjà votées précédemment.
– La poursuite des démarches pour la réforme judiciaire et le renforcement du rôle joué par l’Inspection centrale et les organismes de contrôle ; un contrôle plus sévère pour limiter le gaspillage et la corruption ; et des mesures visant à rendre plus rapide les formalités administratives.