Plusieurs chefs d’Etat européens se tiennent à Londres un sommet pour l’Ukraine

Après la violente altercation devant les caméras vendredi à la Maison blanche entre le président américain Donald Trump et le président ukrainien Volodymyr Zelensky, une quinzaine de chefs d’Etat européens se retrouvent ce dimanche à Londres à l’occasion d’un sommet déterminant pour l’avenir de l’Ukraine.

Seront représentés, outre l’Otan et l’Union européenne, l’Ukraine, la France, l’Allemagne, l’Italie, les Pays-Bas, l’Espagne, la Finlande, la Suède, le Danemark, la République tchèque, la Pologne, la Roumanie et la Turquie, prête à servir de relais avec la Russie. Le Premier ministre canadien Justin Trudeau sera là.

D’après Downing Street, la réunion de Londres doit s’inscrire dans la continuité de celle de Paris mi-février, et se concentrera sur le renforcement de la position de l’Ukraine aujourd’hui, y compris un soutien militaire continu et une pression économique accrue sur la Russie. Un sommet extraordinaire de soutien à Kiev, convoqué à Bruxelles, doit ensuite se tenir le 6 mars.

Il faut d’abord tenter de réparer les relations entre les Etats-Unis et l’Ukraine afin que la première puissance militaire mondiale, soutien des démocraties depuis la seconde guerre mondiale, n’abandonne pas ce pays à son sort face à la Russie de Vladimir Poutine. Mais en même temps discuter du futur soutien européen à l’Ukraine. Car le Vieux Continent doit désormais se préparer à prendre en main seul sa politique de défense, avec à la clef une possible ouverture des discussions sur une dissuasion nucléaire européenne, évoquée par Emmanuel Macron.

En attendant, Keir Starmer a reçu chaleureusement Volodymyr Zelensky à Downing Street samedi après-midi et a de nouveau fait part de l’« absolue détermination du Royaume-Uni à soutenir Kiev dans sa guerre face à la Russie. Un prêt de 2,26 milliards de livres (2,74 milliards d’euros) a été accordé par le Royaume-Uni. Il sera remboursé en puisant dans les actifs russes gelés. Les fonds serviront à produire des armes. C’est la vraie justice – celui qui commence la guerre doit être celui qui paie , a dit sur X le président ukrainien, avant de remercier le peuple et le gouvernement britannique pour son formidable soutien.

Le président ukrainien doit également être reçu par le Roi Charles III. Pendant ce temps, de source Elysée, le président de la République Emmanuel Macron s’est entretenu depuis vendredi soir avec Donald Trump, Volodymyr Zelensky et avec Keir Starmer. Ce dernier, pourtant revenu plein d’espoirs de son voyage à Washington jeudi, a également multiplié les appels téléphoniques, selon la BBC.

Avant l’ouverture du sommet, une des questions semblait de savoir si Volodymyr Zelensky allait présenter des excuses au président américain, ce qui semble important pour la Maison Blanche, et allait remettre sur la table l’accord d’exploitation des minerais ukrainiens avec les Etats-Unis, lequel pourrait motiver ces derniers à maintenir la paix en Ukraine.

Je pense qu’au-delà de l’énervement, il faut que tout le monde revienne au calme, au respect, et à la reconnaissance, qu’on puisse avancer concrètement car ce qui est en jeu est trop important, a déclaré le président français dans plusieurs journaux dominicaux français.

Mark Rutte, le secrétaire général de l’Otan, a déclaré à la BBC que le président ukrainien devait trouver les moyens de réparer sa relation avec Donald Trump. En mentionnant notamment les missiles Javelin antichars dont le président avait approuvé la vente à l’Ukraine lors de son premier mandat et qui ont permis au pays de contrer l’invasion russe, il a insisté sur le fait qu’il fallait accorder du crédit à Donald Trump. Volodymyr Zelensky a estimé samedi que le soutien de l’Amérique restait crucial.

Une vingtaine de dirigeants du Vieux Continent, mais aussi du Canada, de l’Australie et de la Nouvelle-Zélande ont resserré les rangs derrière le Président ukrainien après le clash du Bureau ovale. Il y a un agresseur qui est la Russie, il y a un peuple agressé qui est l’Ukraine, a rappelé Emmanuel Macron. Cher Volodymyr Zelensky, nous soutenons l’Ukraine dans les bons comme dans les moments difficiles, a de son côté déclaré le futur chancelier allemand, Friedrich Merz.

Vendredi soir, le Premier ministre hongrois Viktor Orban avait cependant tenté une nouvelle fois de fissurer la ligne de réaction des Européens. Dans une lettre datée du 1er mars à António Costa, Président du Conseil européen, le dirigeant illibéral a réclamé que l’Union entre, suivant l’exemple des Etats-Unis, dans des discussions directes avec la Russie sur un cessez-le-feu et une paix durable en Ukraine.



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