Le Qatar est incapable de fournir l’Europe à ses besoins énergétiques

Après avoir échoué à convaincre l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis d’augmenter la production de pétrole, l’administration américaine tente de contrôler la hausse des prix du pétrole due aux sanctions imposées à la Russie et de présenter la guerre d’Ukraine comme une opportunité pour le Qatar d’étendre ses ventes d’énergie à l’Europe et renforcer son alliance avec Washington.

Washington exagère en présentant le Qatar comme une alternative à la Russie, aux Émirats arabes unis et à l’Arabie saoudite dans le domaine de l’énergie, surtout après que Doha a reconnu son incapacité à compenser le gaz russe et promis une aide limitée aux seules quantités disponibles.

Les observateurs se demandent comment le Qatar, qui ne dispose pas de capacités de production de gaz supplémentaires, peut compenser le gaz russe et affecter la production pétrolière saoudienne, émiratie et russe dans l’Opep+.

L’Allemagne, qui cherche à réduire sa dépendance au gaz russe, s’est engagée à « accélérer » la construction de deux terminaux de gaz naturel liquéfié (GNL) dans le cadre d’un accord énergétique de long-terme avec le Qatar, a annoncé dimanche le ministère qatari de l’Energie. Cet accord a été conclu lors d’une visite à Doha du ministre allemand de l’Économie, Robert Habeck, alors que Berlin a entamé des démarches pour diversifier l’approvisionnement énergétique de l’Allemagne.

« Le gouvernement allemand a pris des mesures rapides et concrètes pour accélérer le développement de deux terminaux de GNL en Allemagne », une priorité devant « permettre l’importation à long-terme de GNL » dans ce pays, a indiqué le ministère qatari de l’Energie. Les deux parties « se sont mises d’accord pour que leurs entités commerciales respectives se réengagent et fassent avancer les discussions sur la fourniture de long-terme de LNG du Qatar à l’Allemagne », a-t-il ajouté.

A Berlin, une porte-parole du ministère allemand de l’Économie avait confirmé plus tôt dans la journée de dimanche la conclusion d’un accord de long terme, précisant que l’étape suivante sera pour les entreprises concernées « l’entrée dans les négociations contractuelles concrètes ».

Plusieurs années de discussions avec Berlin n’avaient, auparavant, pas abouti « à des accords définitifs en raison du manque de clarté sur la place du gaz à long-terme dans le bouquet énergétique de l’Allemagne et sur les infrastructures d’importation de GNL requises ».

Doha a invoqué le coût énorme des investissements dans la production de gaz pour justifier la nécessité de contrats de longue durée. Le Qatar, qui compte parmi les trois premiers exportateurs mondiaux de GNL, prévoit d’augmenter sa production de 50 % d’ici 2027.

Le ministre qatarien de l’Énergie, Saad al-Kaabi, a récemment souligné que les nouvelles quantités de GNL sont destinées aux clients en Asie et en Europe, un changement par rapport aux messages précédents selon lesquels le gaz supplémentaire est en grande partie destiné à l’Asie.

Ces déclarations sont considérées comme une rétractation de la position du Qatar lors de la conférence sur le gaz qui s’est tenue en février dernier, où Al-Kaabi avait confirmé à l’époque que « la Russie est responsable de la fourniture d’environ 30 à 40 % de l’approvisionnement de l’Europe. Aucun pays ne peut compenser à lui seul ce montant, il n’y a aucune capacité de le faire en ce qui concerne le GNL.

par: Arab Observer

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