Qin Gang fustige une déclaration des États-Unis et de cinq de leurs alliés
Le ministre chinois des Affaires étrangères, Qin Gang a fustigé une déclaration des États-Unis et de cinq de leurs alliés sur « la coercition économique liée au commerce et les politiques et pratiques non axées sur le marché », affirmant que cette déclaration ressemble en fait davantage à une description des États-Unis eux-mêmes.
Commentant cette déclaration, le porte-parole n’a pas mâché ses mots, disant qu’« avec des États-Unis qui tentent de projeter leur image déplorable sur les autres, le monde a là une occasion de voir clairement ce qu’ils sont vraiment, à savoir un pays qui bafoue les principes de l’économie de marché et les règles du commerce international, ajoutant « nous suggérons au Royaume-Uni et aux autres pays d’utiliser cette déclaration comme une liste de contrôle et d’exhorter les États-Unis à corriger leur coercition économique, leurs sanctions unilatérales, leur juridiction au bras long et d’autres pratiques non marchandes ».
Selon Wang Wenbin, porte-parole du ministère, qui s’est exprimé lors d’un point de presse régulier le même jour, lorsqu’il a été interrogé sur ces allégations, il a répondu que « cette déclaration a été faite par les États-Unis avec leurs alliés des « Five Eyes » et le Japon, mais chaque phrase qu’elle contient se lit comme une description des États-Unis eux-mêmes ».
Le 9 juin, les États-Unis, le Royaume-Uni, le Canada, l’Australie, la Nouvelle-Zélande, membres de l’alliance « Five Eyes », et le Japon ont publié conjointement une déclaration, soulignant leur inquiétude quant au fait que la coercition économique liée au commerce et les politiques et pratiques non axées sur le marché menacent le système commercial multilatéral et nuisent aux relations entre des pays. Ils se sont également dits inquiets de l’omniprésence des subventions, des pratiques anticoncurrentielles des entreprises publiques, du transfert forcé de technologies et de l’ingérence de l’État dans le processus décisionnel des entreprises.
Bien que le texte ne cite nommément aucun pays, des médias étrangers ont laissé entendre qu’il vise en fait la Chine, cela d’autant plus que des responsables américains ont récemment mis en avant la « coercition économique de la Chine ».
La loi américaine dite « CHIPS and Science Act » interdit aux entreprises qui reçoivent un financement fédéral d’étendre leur capacité de production de semi-conducteurs avancés en Chine pendant une décennie. Selon M. Wang, elle manie également la carotte et le bâton envers les alliés des États-Unis au sujet des exportations de semi-conducteurs vers la Chine.
Par ailleurs, a souligné le porte-parole, les États-Unis ont aussi abusé du concept de sécurité nationale et du pouvoir de l’État pour réprimer des entreprises comme Huawei et TikTok, et, de plus, ils ont été les seuls à empêcher pendant de nombreuses années consécutives la nomination de nouveaux juges à l’organe d’appel de l’Organisation mondiale du commerce, paralysant ainsi le mécanisme de règlement des différends.
Enfin, a-t-il conclu, le travail forcé est un problème persistant aux États-Unis, il est même aussi vieux que le pays lui-même, notant qu’aujourd’hui encore, plus de 500 000 personnes vivent encore aux États-Unis sous le joug de l’esclavage moderne et du travail forcé.