Réactions et avertissements internationaux après la mort de Soleimani
La France, tout comme la Chine, appelle au calme et à la « stabilité », alors que le général iranien Qassem Soleimani a été tué par les États-Unis à Badgad dans une frappe qui a tué au moins huit personnes.
La France a plaidé vendredi 3 janvier pour la « stabilité » au Moyen-Orient, après la mort du général iranien Qassem Soleimani, tué dans la nuit de jeudi à vendredi par une frappe américaine à Bagdad. Amélie de Montchalin, secrétaire d’État aux Affaires européennes, a estimé que « l’escalade militaire [était] toujours dangereuse ». « Quand de telles opérations ont lieu, on voit bien que l’escalade est en marche alors que nous souhaitons avant tout la stabilité et la désescalade », a-t-elle ajouté.
Le Premier ministre démissionnaire irakien, Adel Abdel Mahdi, a estimé ce vendredi 3 janvier que le raid américain qui a tué le général iranien Qassem Soleimani et son lieutenant en Irak, Abou Mehdi al-Mouhandis, allait « déclencher une guerre dévastatrice en Irak ».
« L’assassinat d’un commandant militaire irakien occupant un poste officiel est une agression contre l’Irak, son État, son gouvernement et son peuple », affirme M. Abdel Mahdi dans un communiqué, alors qu’Abou Mehdi al-Mouhandis est le numéro deux du Hachd al-Chaabi, une coalition de paramilitaires pro-Iran intégrée à l’État.
« Régler ses comptes contre des personnalités dirigeantes irakiennes ou d’un pays ami sur le sol irakien […] constitue une violation flagrante des conditions autorisant la présence des troupes américaines », poursuit M. Abdel Mahdi dans le communiqué.
Dans le même temps à Bagdad, certains manifestants de la place Tahrir, contre l’influence iranienne en Irak, célébraient ce matin la mort du général Soleimani.
Le pouvoir syrien a dénoncé vendredi la « lâche agression américaine » qui a tué le général Qassem Soleimani et un influant commandant irakien, y voyant une « grave escalade » pour le Moyen-Orient, a rapporté l’agence officielle Sana.
La Syrie est certaine que cette « lâche agression américaine […] ne fera que renforcer la détermination à suivre le modèle de ces chefs de la résistance », souligne une source du ministère des Affaires étrangères à Damas citée par Sana.
La Chine a fait aussi part de sa « préoccupation » et appelle au « calme » après le raid en Irak revendiqué par Washington. « Nous demandons instamment à toutes les parties concernées, en particulier aux États-Unis, de garder leur calme et de faire preuve de retenue afin d’éviter une nouvelle escalade des tensions », a indiqué devant la presse un porte-parole de la diplomatie chinoise, Geng Shuang.
Le ministre britannique des Affaires étrangères, Dominic Raab, a appelé « toutes les parties à la désescalade » après la mort du général Qassem Soleimani. « Un autre conflit n’est aucunement dans notre intérêt », a ajouté le chef de la diplomatie britannique dans un communiqué.
Quant à l’Allemagne, elle a exprimé vendredi sa « grande inquiétude » et a appelé à la « désescalade ».
« Le cycle de violence, de provocations et de représailles doit cesser » en Irak, a déclaré vendredi le président du Conseil européen, Charles Michel, après la mort du général Qassem Soleimani. « Une escalade doit être évitée à tout prix », a ajouté dans un tweet celui qui préside l’instance représentant les 28 États membres de l’UE.
La Russie a mis en garde vendredi contre les conséquences de l’assassinat ciblé du général Qassem Soleimani, une frappe américaine qualifiée d’« hasardeuse », qui va se traduire par un « accroissement des tensions dans la région ».
« L’assassinat de Soleimani […] est un palier hasardeux qui va mener à l’accroissement des tensions dans la région », a déclaré le ministère russe des Affaires étrangères, cité par les agences RIA Novosti et TASS. « Soleimani servait fidèlement les intérêts de l’Iran. Nous présentons nos sincères condoléances au peuple iranien », a-t-il ajouté.
Le chef du mouvement chiite libanais Hezbollah, grand allié de l’Iran, a promis de son côté « le juste châtiment » aux « assassins criminels » responsables de la mort du général iranien.