Réforme des retraites: Deux motions de censure contre le gouvernement français, les manifestations se poursuivent

Deux motions de censure ont été déposées vendredi contre le gouvernement français, plongé dans une crise politique après son passage en force sur la réforme des retraites, qui a amplifié la colère sociale et déclenché des échauffourées en plein Paris. Une centaine d’interpellations ont eu lieu dans la capitale et d’autres grandes villes de France.

Les députés du groupe indépendant Liot ont annoncé vendredi à l’Assemblée nationale le dépôt d’une motion « transpartisane » de censure du gouvernement, cosignée par des élus de la Nupes, en riposte au déclenchement du 49.3 pour faire adopter sans vote la réforme des retraites.

« Le vote de cette motion permettra de sortir par le haut d’une crise politique profonde », a déclaré devant la presse le chef de file du groupe, Bertand Pancher, regrettant qu’aucun député LR n’ait souhaité s’associer au texte.

Pour faire tomber le gouvernement, une motion de censure devra recueillir une majorité absolue à l’Assemblée nationale, soit 287 voix.

Plusieurs milliers de personnes se sont rassemblées vendredi soir place de la Concorde, à quelques centaines de mètres de l’Assemblée nationale. Un brasier a été allumé par des manifestants, et l’ambiance s’est tendue à la tombée de la nuit, la police chargeant la foule, selon des journalistes sur place.

Plusieurs centaines de personnes ont affronté à coups de bouteilles et de feux d’artifice la police, qui a répliqué à coup de gaz lacrymogène, en tentant d’évacuer la place sous la pluie. On a dénombré 61 interpellations vers 21h30, selon la préfecture de police.

A Lyon (centre-est) des manifestants ont fait irruption dans une mairie d’arrondissement et « ont essayé de mettre le feu », mais la police a rapidement éteint l’incendie et arrêté six personnes, selon la préfecture.

Toujours à Lyon, quelques centaines de jeunes ont mis le feu à des poubelles, renversé des trottinettes, brisé des panneaux publicitaires, lancé des pétards et tagué des vitrines en scandant : « C’est à qui ? C’est à qui ? C’est à nous ! », selon un journaliste sur place. La police a répliqué par l’usage de gaz lacrymogène.

Les tensions dans le centre-ville ont donné lieu à 36 interpellations, selon la préfecture.

Des incidents ont aussi éclaté dans d’autres villes, en particulier à Rennes, où la préfecture a évoqué huit interpellations et autant de garde à vue en fin de soirée, après des dégradations multiples et « 26 feux éteints ». La maire socialiste Nathalie Appéré a évoqué sur Twitter des violences « sidérantes ».

À Nantes, où environ 3 500 personnes se sont rassemblées en début de soirée, selon la police, l’ambiance s’est rapidement détériorée : feux de poubelles non ramassées, jets de cocktails Molotov, tirs de mortiers vers les forces de l’ordre, qui ont fait usage de gaz lacrymogène.

À Marseille sur la Canebière, où des jeunes masqués ont fracassé la vitrine d’une agence bancaire et un panneau publicitaire tandis que d’autres ont mis le feu à des poubelles aux cris de « à bas l’État, les flics et le patronat », a constaté un journaliste.

par: Arab Observer

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