Report de la signature de l’accord final au Soudan
La signature d’un accord politique final au Soudan a été retardée en raison de l’absence de consensus sur certaines questions en suspens, a déclaré tôt samedi le porte-parole du processus de négociation dans un communiqué.
L’accord final visant à nommer un gouvernement civil ce mois-ci et à lancer une nouvelle transition vers des élections devait initialement être signé samedi.
Des désaccords sont apparus cette semaine sur le calendrier d’intégration des puissantes forces paramilitaires de soutien rapide (RSF) dans l’armée, une mesure prévue dans l’accord-cadre pour la nouvelle transition signé en décembre.
Les civils et les dirigeants militaires soudanais auraient dû être signé aujourd’hui l’accord politique final issu d’un processus politique devant conduire à l’unification de l’institution militaire et à la formation d’un gouvernement civil jusqu’à la tenue d’élections.
Cet accord, rédigé par un comité mixte composé de 11 membres dont des représentants de l’armée, de l’opposition et un délégué des forces paramilitaires, a été finalisé et soumis au mécanisme politique conjoint qui comprend toutes les parties dans le but de le discuter et l’approuver afin de parvenir à la signature, conformément aux calendriers convenus, c’est-à-dire le 1er avril.
Le porte-parole du processus politique final au Soudan, Khaled Omar Youssef, avait aussi indiqué que le 6 avril, une «déclaration constitutionnelle» devrait être proposée et le 11 avril, le nom d’un Premier ministre devrait être annoncé ainsi que son équipe gouvernementale.
Le premier «accord cadre» a été signé le 5 décembre dernier par le chef du Conseil de souveraineté soudanais, Abdel Fattah Al-Burhan, son adjoint et commandant paramilitaire Mohamed Hamdan Daglo ainsi que plusieurs groupes civils, notamment les Forces pour la liberté et le changement (FFC), en présence de diplomates occidentaux, et supervisé par le mécanisme tripartite ONU, Union africaine et l’Autorité intergouvernementale pour le développement (IGAD), et le quatuor composé des Etats-Unis, la Grande-Bretagne, l’Arabie saoudite et les Emirats arabes unis.
Il prévoit une transition de deux ans sous la direction des civils et insiste sur la nécessité d’une réforme sécuritaire et une armée nationale professionnelle unifiée. Il constitue la première étape d’un processus politique en deux phases.
Dans un premier temps, l’accord cadre a jeté les bases de l’établissement d’une autorité civile de transition, dans un autre temps il comprend un accord final traitant de questions telles que la justice transitionnelle et les réformes de l’armée. Al-Burhan a affirmé que l’armée du pays «sera placée sous la direction d’un nouveau gouvernement civil».
Il avait promis un retrait de l’armée du pouvoir pour permettre aux groupes politiques de former un gouvernement civil.
Une série de réunions sous forme d’ateliers ont eu lieu au cours des trois derniers mois, présidées par Al-Burhan et son adjoint, Dagalo. Ces réunions regroupaient les signataires de l’accord-cadre politique et les partis qui n’avaient pas encore signé le texte, afin de convenir sur les exigences et la manière de procéder.
Le dernier atelier s’est tenu mercredi à Khartoum. L’«accord cadre» est intervenu après de multiples tentatives pour sortir de l’impasse. Il a été accueilli avec «une grande satisfaction» par la communauté internationale qui a estimé qu’il s’agissait d’un premier pas essentiel vers l’établissement d’un gouvernement dirigé par des civils et une avancée majeure pour ramener le Soudan sur le chemin de la transition démocratique.
par: Arab Observer