Une réunion d’urgence des ministres arabes des Affaires étrangères sur le barrage de la Renaissance
Le journal qatari « Al-SharK », a rapporté que le ministre des Affaires étrangères, Cheikh Mohammed bin Abdulrahman Al-Thani, a annoncé « le début de la réunion d’urgence des ministres arabes des Affaires étrangères à la demande du Soudan et de l’Egypte pour discuter de l’évolution de la crise du barrage de la Renaissance en Ethiopie.
Un sommet extraordinaire des ministres des Affaires étrangères de la Ligue arabe consacré au Grand Barrage de la Renaissance éthiopienne se tiendra à Doha, au Qatar. Le Soudan et l’Égypte veulent prévenir du « risque » que font peser les actions unilatérales de l’Éthiopie sur la région, alors que les pourparlers sont au point mort.
Au cours de la réunion d’urgence des ministres arabes des Affaires étrangères, le ministre égyptien Sameh Shoukry, a déclaré que l’obstination de l’Éthiopie sur le deuxième remplissage du barrage de la Renaissance, sans parvenir à un accord, viole les règles du droit international, lit-on dans un communiqué du ministère égyptien des Affaires étrangères.
Selon la même source, Shoukry a informé ses « homologues arabes des efforts et de la volonté sincère de l’Egypte de parvenir à un accord juridique contraignant, qui tienne compte des intérêts des trois pays ».
Le ministère égyptien des Affaires étrangères a annoncé samedi que son pays « a soumis une lettre au Conseil de sécurité de l’ONU s’opposant à l’intention de l’Éthiopie de procéder au deuxième remplissage du barrage en juillet, après environ un an du premier.
Addis-Abeba campe sur ses positions pour le remplissage du barrage en juillet et août, sans conclure un accord avec Le Caire et Khartoum. De leur côté, l’Egypte et le Soudan rejettent une telle démarche et insistent sur la nécessite de parvenir à un accord tripartite, pour s’assurer que leur part annuelle des eaux du Nil ne soit pas affectée.
L’Éthiopie tient généralement les deux pays pour responsables du « blocage des négociations », affirmant qu’elle ne vise pas à leur porter préjudice, et cherchant à profiter du barrage pour produire de l’électricité à des fins de développement.
De son côté, le président égyptien Abdel Fattah al-Sisi a déclaré le 30 mars dernier, sur un ton menaçant, que « les eaux du Nil sont une ligne rouge, et tout préjudice causé aux eaux égyptiennes aura une réaction qui menacerait la stabilité de toute la région ».
Comme en 2020, les pays du Golfe avaient apporté leur soutien au Soudan et à l’Égypte, il est probable qu’ils le réitèreront ce mardi. Mais il faudra quand même observer les positions de la Somalie et de Djibouti, alliés de l’Éthiopie, qui déjà en 2020, lors d’un sommet similaire, s’étaient désolidarisés du communiqué final. À l’époque, le Qatar avait aussi adopté cette ligne. Mais sa brouille avec les autres pays arabes, depuis, s’est résorbée, et les combats dans le Tigré et à la frontière soudanaise ont changé la donne.
par: Arab Observer