Royaume-Uni: Les dangers de Brexit sans accord

À sept semaines avant de la date théorique du Brexit, Londres a rendu public, mercredi, le rapport « Opération Yellowhammer », qui évalue les conséquences d’un « no deal ». Le texte fait notamment état de problèmes d’approvisionnement de nourriture.

Les députés britanniques avaient voté la semaine dernière pour forcer le gouvernement à publier les détails de l' »Opération Yellowhammer », mise au point dans l’éventualité d’un Brexit sans accord. C’est désormais chose faite. Le rapport, publié mercredi 11 septembre, estime que la menace d’encombrement des ports pourrait provoquer des pénuries de médicaments et de nourriture.
« L’état de préparation du public et du secteur marchand (…) restera faible (…) en raison de l’absence d’une vision claire sur la forme de la sortie de l’Union européenne », selon les documents.
En cas de Brexit sans accord, les autorités britanniques prévoient des perturbations à court terme dans 12 domaines-clés, dont l’approvisionnement en eau et nourriture, la santé, les transports et les frontières, ainsi que la possibilité de « désordres publics ».

Le projet britannique de suppression des contrôles à la frontière irlandaise « s’avérerait probablement non viable en raison d’importants risques sur les plans économique, juridique et de biosécurité », selon ce document, qui évoque la possibilité de l’émergence d’un marché noir dans les communautés frontalières.
La traversée de la Manche risque d’être singulièrement perturbée, avec un trafic potentiellement réduit de 40 % à 60 %. Les poids lourds pourraient devoir attendre jusqu’à deux jours et demi avant de franchir la Manche et les ressortissants risquent de subir des contrôles renforcés dans les ports et aéroports.
Ces perturbations pourraient durer trois mois et ne seraient pas sans conséquences sur les approvisionnements en médicaments et en produits frais et pourraient entraîner d’importants mouvements de mécontentement dans tout le Royaume-Uni, voire des émeutes.
Gibraltar pourrait être particulièrement affecté en raison de la mise en place de contrôles douaniers à sa frontière avec l’Espagne.
Le gouvernement met à jour le document
Des accrochages pourraient également éclater entre pêcheurs britanniques et étrangers, indique le rapport.
Le gouvernement a souligné qu’il était en train de « mettre à jour » le document. « Il décrit ce qui pourrait se passer dans le pire des cas », a insisté le ministre en charge du Brexit, Michael Gove.
Mais ces mises en garde accroissent la pression sur le Premier ministre Boris Johnson, qui a promis de mener à bien le Brexit d’ici le 31 octobre, avec ou sans accord avec l’Union européenne. Il a essuyé, mercredi, un nouveau revers, lorsque la justice écossaise a déclaré « illégale » la suspension controversée du Parlement jusqu’au 14 octobre.

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