Royaume-Uni: Les travaillistes de retour au pouvoir au, écrasant leur rival conservateur
Les travaillistes sont de retour au pouvoir au Royaume-Uni, écrasant leur rival conservateur. Ils obtiennent la majorité absolue au Parlement.
Le chef du Labour britannique Keir Starmer s’apprête à entrer à Downing Street vendredi, mettant fin à 14 années dans l’opposition pour les travaillistes, après leur victoire sans appel face aux conservateurs lors de législatives marquées aussi par la percée inattendue de la droite dure.
Le futur Premier ministre britannique Keir Starmer a promis vendredi un renouveau national pour le Royaume-Uni, après la victoire écrasante du parti travailliste aux élections législatives qui revient ainsi au pouvoir après 14 ans dans l’opposition.
Notre tâche n’est rien de moins que de renouveler les idées qui maintiennent l’unité de notre pays, un renouveau national, a-t-il déclaré dans un discours prononcé alors que son parti venait de s’assurer une majorité absolue dans le futur Parlement. Je ne vous promets pas que cela sera facile, a-t-il ajouté.
Le Royaume-Uni en rouge, la couleur du Labour, titre l’influent tabloïd The Sun qui avait appelé à voter travailliste. Le parti conservateur du Premier ministre sortant Rishi Sunak est désavoué avec son pire résultat depuis le début du XXe siècle: 131 députés élus, contre 365 il y a cinq ans sous Boris Johnson.
Keir Starmer, un ancien avocat spécialiste des droits humains de 61 ans, sera chargé par le roi Charles III de former un nouveau gouvernement. Il ne s’est pas encore exprimé, attendant notamment son propre résultat dans une circonscription du nord de Londres. Les électeurs réclament le changement et c’est à nous de répondre à cette confiance, s’est réjouie Rachel Reeves, qui devrait devenir la prochaine ministre des Finances dans le gouvernement travailliste et a été réélue dans sa circonscription. Mais elle a prévenu que le futur gouvernement devra s’attendre à des choix difficiles face à l’ampleur du défi.
Les libéraux-démocrates (centristes) se renforceraient avec 61 députés, redevenant la troisième force du Parlement. Mais la surprise du scrutin vient surtout du parti anti-immigration et anti-système Reform UK: il gagnerait 13 sièges, entrée bien plus fracassante que prévu pour la formation de la figure de la droite dure Nigel Farage. L’ancien héraut du Brexit a salué le début d’une révolte contre l’establishment, alors qu’il devrait lui-même être élu pour la première fois au Parlement.
En Ecosse, les indépendantistes du Scottish National party subissent un sérieux revers, pressentis pour n’emporter que 10 des 57 circonscriptions.
Le parti travailliste détiendra même la majorité absolue dans le futur Parlement britannique, selon des résultats partiels. Vers 04H00 GMT, le Labour avait sécurisé plus de 340 sièges, soit plus que les 326 sièges nécessaires pour obtenir la majorité absolue à la Chambre des Communes et pouvoir former seul le futur gouvernement britannique.
Neuf ans seulement après être entré en politique et quatre ans après avoir pris la tête du Labour, le nouveau Premier ministre sera confronté à une aspiration considérable au changement. Le Brexit a déchiré le pays et n’a pas rempli les promesses de ses partisans. L’envolée des prix des deux dernières années a appauvri les familles, plus nombreuses que jamais à dépendre des banques alimentaires. Il faut attendre parfois des mois pour des rendez-vous médicaux dans le service public NHS. Les prisons risquent de manquer de places dès les jours qui viennent.
Dès la semaine prochaine, le nouveau Premier ministre, qui devrait dans l’ensemble poursuivre la politique étrangère britannique actuelle, fera ses premiers pas sur la scène internationale à l’occasion du sommet des 75 ans de l’Otan à Washington.