La Russie compare l’Occident soutenant l’Ukraine aux Nazis
Le Kremlin compare désormais l’Occident soutenant l’Ukraine aux Nazis allemands, un discours mobilisateur en Russie, la victoire soviétique durant la Seconde guerre mondiale étant au coeur de l’identité et du patriotisme russe.
Le chef de la diplomatie Sergueï Lavrov a estimé que les dirigeants européens tenaient un discours aux relents « hitlériens » s’agissant de la Russie.
Le ministre russe des Affaires étrangères a estimé que les responsables européens ne cachaient pas leurs objectifs, qui sont de détruire, briser, exterminer et étouffer l’économie et la Russie dans son ensemble.
Depuis que le président russe Vladimir Poutine a envoyé des troupes en Ukraine le 24 février, l’Occident a imposé des mesures sans précédent contre la Russie qui en ont fait le pays le plus sanctionné au monde.
Pour sa part, Poutine a récemment dénoncé la « blitzkrieg » économique occidentale et a comparé les sanctions aux « massacres antisémites perpétrés par les nazis ».
Vladimir Poutine a fait un parallèle entre la déprogrammation dans les pays occidentaux de personnalités et d’événements culturels russes et les autodafés orchestrés par les nazis.
« La dernière fois, ce sont les nazis en Allemagne, il y a près de 90 ans, qui ont mené une telle campagne de destruction d’une culture indésirable. On se souvient bien des images des livres brûlés sur les places publiques », a-t-il dit, lors d’une rencontre avec des personnalités de la culture.
Le président russe, encore lui, avait aussi la semaine passée comparé les sanctions occidentales adoptées après l’offensive contre l’Ukraine à un « blitzkrieg » et aux « pogroms antisémites » des nazis.
En Russie, quel que soit le bord politique, ce sacrifice est fédérateur, et une frange écrasante de la population considère que les alliés anglo-saxons exagèrent leur rôle dans la défaite nazie, tout en dénigrant celui de l’Union soviétique et de Staline.
Parallèlement, Poutine affirme que la Russie est face à une menace existentielle, celle d’être éradiquée par l’Otan qui n’a cessé de s’élargir vers les frontières russes depuis la chute de l’URSS.
Enfin, l’intervention militaire en Ukraine, pro-occidentale et candidate à l’Otan, est elle-même justifiée par la nécessité d’y arrêter les « néonazis » engagés dans un prétendu génocide de russophones dans l’est du pays.
« L’Occident ne le comprend pas, mais dans l’esprit du Kremlin, la guerre –une troisième guerre mondiale, hybride– est en cours depuis longtemps contre la Russie (…) dans le but de la priver de son identité, de ses principes, de ses valeurs », résume le politologue indépendant Konstantin Kalatchiov.
Ce discours permet aussi « d’unifier le peuple », de créer un « nouveau mythe (…) fondé sur l’appel à l’Histoire », poursuit-il, car les Russes « ont survécu au blocus (nazi de Leningrad), à la guerre. On se compare à l’héroïsme de nos aïeux ».
par: Arab Observer