Saad Hariri suspend son rôle dans la vie politique
Le responsable politique libanais et chef de file du camp sunnite, Saad Hariri, a déclaré lundi qu’il suspendait son rôle dans la vie politique et qu’il ne se présenterait pas aux prochaines élections législatives, une annonce qui fait l’effet d’une bombe dans un pays toujours confronté à une grave crise économique.
« Je suis convaincu qu’il n’y a pas de place pour une quelconque opportunité positive pour le Liban à la lumière de l’influence iranienne, du désarroi international, de la division nationale, du sectarisme et de l’effondrement de l’État », a-t-il expliqué.
« Nous continuerons à servir notre peuple mais notre décision est de suspendre tout rôle dans le pouvoir, la politique et au Parlement », a déclaré Saad Hariri dans une allocution télévisée, la voix brisée par l’émotion alors qu’il s’exprimait devant un portrait de son père.
Saad Hariri, qui a occupé trois fois le poste de Premier ministre du Liban, a également demandé à son parti de ne pas présenter de candidats aux élections, évoquant plusieurs facteurs à l’origine de sa décision, notamment l’influence iranienne – une référence à la milice chiite Hezbollah.
Son retrait de la scène politique intervient dans un contexte d’effondrement économique au Liban, que la Banque mondiale a qualifié d’un des plus graves jamais observés dans le monde.
Saad Hariri a succédé à son père, Rafik Hariri, après l’assassinat de ce dernier en 2005. S’il demeure une figure sunnite proéminente au Liban, ses perspectives politiques se sont toutefois assombries ces dernières années, la perte du soutien saoudien ayant affaibli sa position.
Le Premier ministre libanais Najib Mikati a estimé lundi que la décision de Saad Hariri constituait une « page triste pour le pays et pour lui personnellement ».
Le leader de la communauté druze Walid Joumblatt s’est également dit auprès de Reuters attristé par la décision de Saad Hariri, regrettant qu’elle ne laisse le champ libre « pour le Hezbollah et les Iraniens ».
par: Arab Observer