Sahel: Macron insiste sur la nécessité de renforcer la lutte contre les groupes terroristes
La France ne compte pas réduire « dans l’immédiat » les effectifs de son opération antiterroriste Barkhane au Sahel, qui mobilise actuellement 5 100 soldats, a affirmé, mardi 16 février, le président Emmanuel Macron lors d’une conférence de presse à Paris, le président français a aussi insisté sur la nécessité de renforcer la lutte contre les groupes terroristes et le retour de l’État dans les pays de la région.
« Des évolutions sans doute significatives seront apportées à notre dispositif militaire au Sahel en temps voulu mais elles n’interviendront pas dans l’immédiat », a-t-il déclaré en marge du sommet du G5 Sahel à N’Djamena, en expliquant qu' »il serait paradoxal d’affaiblir notre dispositif au moment où nous disposons d’un alignement politique et militaire favorable à la réalisation de nos objectifs ».
Lors de son intervention en visioconférence au sommet du G5 Sahel, le président français a au contraire plaidé en faveur du renforcement à la fois de la lutte contre les groupes terroristes affiliés à Al-Qaïda et du retour de l’État dans les territoires délaissés de la région.
Le tableau demeure très sombre au Sahel, plus de huit ans après le début, dans le nord du Mali, d’une crise sécuritaire qui continue à étendre ses métastases à la sous-région, quasiment pas un jour ne passe au Mali, au Burkina Faso et au Niger sans une attaque. La barre des deux millions de déplacés a été franchie en janvier.
Depuis le sommet de Pau, où Paris avait désigné l’organisation Etat islamique au grand Sahara (EIGS) « ennemi numéro 1 » dans la région, « nous avons réussi à obtenir de véritables résultats dans la zone des trois frontières », entre le Mali, le Niger et le Burkina Faso, et l’EIGS « a perdu son emprise et subit de nombreuses pertes », a fait valoir le président français.
M. Macron a salué mardi la décision annoncée la veille par le président tchadien Idriss Déby Itno d’envoyer 1.200 soldats dans cette zone des « trois frontières ». C’est « une décision forte et courageuse qui viendra conforter la force du G5 Sahel« , a-t-il commenté. Le chef de l’Etat a également remercié les pays européens participant au nouveau groupement de forces spéciales Takuba, « qui acceptent ainsi de mutualiser le risque du sacrifice ultime que prennent nos soldats ».
Par ailleurs, « la mobilisation internationale en faveur du Sahel n’a au fond jamais été aussi puissante », a fait valoir le chef de l’État en remerciant les pays européens participant au nouveau groupement de forces spéciales Takuba, « qui acceptent ainsi de mutualiser le risque du sacrifice ultime que prennent nos soldats ».
Au-delà du volet militaire, le président français a insisté sur la nécessité de « donner une perspective aux populations du Sahel », en appelant à un « deuxième sursaut: celui du retour de la sécurité et des services aux populations » et en réclamant « une impulsion au plus niveau de l’Etat » pour réinvestir les territoires délaissés de la région.
par: Arab Observer