Football français: La réduction des salaires des joueurs face à la crise sanitaire

Le football professionnel français envisage de mettre ses stars à contribution en abaissant les salaires des joueurs. Des coupes difficiles à négocier mais nécessaires, selon les clubs, pour survivre.

La réduction des salaires des joueurs est désormais sur la table d’une réunion prévue mardi entre le syndicat des joueurs (UNFP) et des présidents de clubs, face à la crise sanitaire et à la défaillance du diffuseur Mediapro, qui ont vidé les caisses.

Alors que la Ligue 1 et la Ligue 2 ont atteint ce week-end la mi-championnat, le dossier est évoqué du bout des lèvres dans les deux divisions, au sein desquelles la masse salariale est le principal poste de dépense, pesant pour plus de la moitié des coûts.

Une délégation de présidents de clubs, composée de Jean-Pierre Caillot (Reims), Jean-Michel Aulas (Lyon), Marc Keller (Strasbourg), Loïc Féry (Lorient) et Christian Leca (AC Ajaccio, L2), va lancer les négociations mardi avec l’UNFP.

Au printemps, une discussion similaire avait abouti à un accord-cadre pour reporter une partie des salaires des joueurs lors de l’arrêt anticipé de la saison. Huit mois plus tard, il s’agit de franchir un palier, en négociant de réelles diminutions de salaires.

Selon Jean-Marc Mickeler, patron de la DNCG fin décembre, « une réduction de la masse salariale de 30% permettrait de revenir à une forme d’équilibre économique ». Un effort immense mais aux retombées drastiques: au total, les salaires des joueurs professionnels de L1 atteignaient 780 millions d’euros par an en 2018-2019 selon la DNCG.

Le soutien de l’Etat est primordial: plusieurs sources proches du dossier ont récemment confirmé que Canal+, potentiel repreneur des droits TV, était dans l’attente d’un geste gouvernemental sur la réforme de l’audiovisuel avant de soumettre une offre ferme pour le foot.

Certains ont déjà glissé qu’ils étaient disposés à faire un effort, comme le Niçois Amine Gouiri, prêt à « faire preuve de solidarité ».

« S’il faut passer par là pour que le foot français reparte de l’avant, pour ma part, il faudra le faire », a dit à l’AFP le défenseur brestois Brendan Chardonnet. Le capitaine bordelais Laurent Koscielny a néanmoins souligné qu’il faudrait « certainement changer de philosophie de gestion des clubs« .

Les dirigeants ont failli. A eux de trouver d’autres solutions, a pesté vendredi l’entraîneur de Metz Frédéric Antonetti, craignant la concurrence européenne sur le marché des meilleurs joueurs. « Si on lui offre plus, (le joueur) ira ailleurs. Cela va nous affaiblir encore plus. »

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