Signature d’un accord historique entre les États-Unis et les talibans à Doha

Le secrétaire d’Etat Mike Pompeo est arrivé samedi à Doha pour assister à la signature d’un accord historique entre les Etats-Unis et les talibans qui ouvrira la voix à un retrait des troupes américaines d’Afghanistan et à des négociations de paix inédites.
Le texte négocié pendant un an et demi au Qatar doit être signé vers 13H45 (heure belge) par le négociateur de Washington, Zalmay Khalilzad, et le chef politique des talibans, Abdul Ghani Baradar. Cet accord, qui n’est pas un accord de paix à proprement parler, doit permettre d’amorcer un retrait des forces américaines, après 18 ans de guerre en Afghanistan. « Nous sommes à l’orée d’une opportunité historique pour la paix », avait assuré Mike Pompeo.

Le chef des talibans, les insurgés afghans, Sirajuddin Haqqani, avait lui affirmé dans le New York Times que « tout le monde » était « fatigué de la guerre ». Sauf incident de dernière minute, les négociateurs américains pourront signer ce pacte que le président américain brandira pour clamer, en campagne pour sa réélection dans huit mois, qu’il a tenu une de ses promesses phares: mettre fin à la plus longue guerre des Etats-Unis. Les termes du marché conclu entre les ennemis est le suivant: l’armée américaine va commencer à se retirer d’Afghanistan, une revendication-clé des talibans, qui en contrepartie s’engageront à bannir tout acte de terrorisme depuis les territoires qu’ils contrôlent et à entamer de véritables négociations de paix avec le gouvernement de Kaboul avec lequel ils refusaient jusqu’ici de parler. Malgré les critiques de certains observateurs qui estiment qu’elle concède trop pour trop peu, l’administration Trump assure que les garanties fournies par les insurgés répondent à la raison première de l’intervention américaine, lancée en représailles aux attentats du 11-Septembre 2001 ourdis par Al-Qaïda depuis l’Afghanistan, alors dirigé par les talibans. Dans un premier temps, les Américains devraient ramener leurs troupes d’environ 13.000 soldats aujourd’hui à 8.600 dans les prochains mois. Le calendrier et l’ampleur des retraits ultérieurs demeurent plus vagues, même si M. Trump n’a pas fait de mystère sur le fait qu’il veut « ramener les gars à la maison » et « mettre fin aux guerres sans fin ». Washington insiste toutefois pour assurer que le retrait sera progressif et conditionnel au respect des engagements des talibans.

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