Soudan: Un accord de paix entre le gouvernement et les rebelles
Le gouvernement de transition soudanais et des chefs rebelles ont signé samedi 3 octobre, à Juba, capitale du Soudan du Sud voisin, un accord de paix historique, qui doit mettre fin à dix-sept ans de guerre meurtrière. Des diplomates tchadiens, qataris, égyptiens, de l’Union africaine et des Nations unies ont également participé à la cérémonie.
Cet accord historique est la suite formelle des avancées réalisées en août dernier. Les deux parties s’étaient déjà mises d’accord sur les principaux points de cet accord historique. Chacune avait mis ses initiales sur le document, puis les négociations s’étaient poursuivies jusqu’à la signature formelle qui a eu lieu à la mi-journée ce samedi.
C’est lors d’une soirée festive et sous les yeux de plusieurs chefs d’États, que pouvoir soudanais et rebelles ont achevé 13 mois de négociations sur un succès. L’accord se compose de 8 protocoles traitant, entre autres, de propriété foncière, de justice transitionnelle, des réparations et compensations ou encore du partage du pouvoir.
L’accord est composé de huit protocoles traitant de la propriété foncière, de la justice transitionnelle, des réparations et compensations, du développement du secteur nomade et pastoral, du partage des richesses et du pouvoir, et du retour des réfugiés et déplacés. Il stipule que les mouvements armés devront à terme être démantelés et que leurs combattants devront rejoindre l’armée régulière, qui sera réorganisée pour être représentative de toutes les composantes du peuple en Soudan.
Le texte d’août prévoyait une transition de trois ans pour mettre en place un partage du pouvoir. Le Sudan Revolutionary Front (SFR), une coalition de groupes rebelles actifs dans diverses régions du pays, devait d’ailleurs obtenir des postes au niveau national : Conseil souverain, gouvernement, conseil législatif… Une grande conférence sur les divisions administratives et leurs compétences était prévue dans les soixante jours.
« La paix ouvrira de larges horizons pour le développement, le progrès et la prospérité », a déclaré le Premier ministre soudanais. Même si Abdallah Hamdock a reconnu les « défis et obstacles » qu’il faudra surmonter. « Ce jour symbolise la fin des souffrances pour beaucoup de soudanais », a ajouté de son côté Mini Minawi, leader rebelle du SLM.
« C’est un moment historique et un vrai jour d’indépendance au Soudan. Cet accord aborde tous les aspects de la crise soudanaise. On estime que c’est un bon accord car, d’une part, il met fin à la guerre tout en renforçant le principe de la citoyenneté, la justice et la sécurité. D’autre part, les mécanismes du contrôle garantissent son application », explique Ismaël Jallab, secrétaire général du SPLM-Nord au micro de MCD.
par: Arab Observer