Soudan: Négociations entre le gouvernement et les mouvements armés
Les négociations de paix entre le gouvernement soudanais et les rebelles des Etats soudanais du Darfour (ouest), du Sud-Kordofan (sud) et du Nil Bleu (sud-est) doivent reprendre ce lundi à Juba, la capitale sud-soudanaise en présence du Premier ministre soudanais, Abdallah Hamdok.
Sont attendus à la table des négociations, une délégation du gouvernement de Khartoum conduite par le Premier ministre ainsi que les rebelles des trois Etats soudanais.
Le président sud-soudanais Salva Kiir, qui héberge ces pourparlers de paix entre le Conseil souverain de transition du Soudan et les groupes armés soudanais, a déclaré dans son allocution inaugurale que ces négociations résultaient des efforts du Soudan du Sud pour rétablir la paix et la stabilité.
M. Kiir a exhorté les parties en présence à faire preuve d’une véritable volonté politique pour résoudre leurs différends, et à faire davantage de compromis dans l’intérêt de la paix et de la prospérité du peuple soudanais.
ces pourparlers devraient s’étendre sur un mois, durant lequel des échanges distincts auront lieu, avec d’une part le Front révolutionnaire soudanais, une coalition qui regroupe trois mouvements armés du Darfour, du Sud-Kordofan et du Nil Bleu. Et d’autre part, avec le Mouvement de libération du Soudan dirigé par Abdelaziz el Helou.
Au cœur de ces discussions figurent «forcément» les questions sécuritaires qui s’annoncent plus complexes et «seront particulièrement difficiles à démêler» que les questions politiques ou économiques, selon un porte-parole du Front révolutionnaire soudanais.
Il y aura aussi l’épineuse question de l’intégration des membres des groupes armés dans l’armée nationale soudanaise, ce qui obligerait ces mouvements à déposer les armes.
La décision d’incorporer les milices des Forces de soutien rapide dans l’armée est déjà prise et les groupes armés s’attendent à la même considération en ce qui concerne leurs hommes.
Le président ougandais, Yoweri Museveni, a lui aussi félicité les parties soudanaises en conflit pour avoir accepté de dialoguer en vue de trouver une solution à la crise politique au Soudan.
« Si vous voulez aider votre pays, vous devez cesser de perdre du temps. Les problèmes sont très clairs. Il y a eu des erreurs de diagnostic, qui doivent être corrigées », a-t-il déclaré.
Il a exhorté les diverses parties en présence au Soudan à penser en priorité à leur identité nationale, et à unir leurs idéologies politiques respectives pour servir les intérêts du peuple soudanais et construire un Soudan prospère.
Le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed a quant à lui appelé l’Autorité intergouvernementale pour le développement (IGAD) à soutenir les pourparlers de paix au Soudan, et a exhorté les parties en conflit à s’efforcer de résoudre leurs problèmes par le dialogue.
Au mois de juillet, Mohamed Hamdan Daqlu, président adjoint du Conseil militaire de transition du Soudan (CMT), a rencontré M. Kiir à Juba pour lui demander d’entamer des pourparlers de médiation avec les groupes d’opposition armés soudanais.
En septembre, le gouvernement soudanais et les groupes armés ont décidé de prendre part à des négociations de paix le 14 octobre, dans le cadre d’une initiative menée par M. Kiir.