Soudan: un manifestant et un général de police tué lors de nouvelles manifestations

De nouvelles manifestations contre l’armée au pouvoir ont eu lieu, jeudi, au Soudan, durant lesquelles un protestataire a été tué « d’une balle au ventre » par les forces de sécurité. Tandis que pour la première fois, la police a annoncé la mort d’un de ses généraux dans un défilé à Khartoum. Un évènement qui fait craindre une nouvelle flambée de violence malgré le lancement, lundi, d’un dialogue indirecte avec les parties civile et militaire soudanaises sous l’égide de l’ONU.

Selon des témoins, les forces de sécurité ont tiré de nouveau jeudi des grenades lacrymogènes sur des milliers de manifestants anti-putsch à Khartoum.

En outre, la télévision al-Araby, basée à Londres, a indiqué qu’une de ses équipes avait été arrêtée alors qu’elle couvrait les manifestations. Depuis le coup d’État, le Soudan a déjà été pointé du doigt par la communauté internationale pour des arrestations et des passages à tabac de reporters.

Car pour les partisans d’un pouvoir civil au Soudan –resté sous la férule des militaires quasiment en continu depuis son indépendance il y a 66 ans–, le putsch est un moyen de revenir à l’ancien régime d’Omar el-Béchir, une dictature à la fois militaire et islamiste.

L’ONU tente de faire revenir tous les acteurs soudanais à la table des négociations depuis des semaines. Lundi, son émissaire à Khartoum, Volker Perthes, a officiellement lancé une initiative pour laquelle il a indiqué vouloir favoriser dans un premier temps des entretiens individuels avant une deuxième phase de négociations directes ou indirectes.

Si Volker Perthes assure qu’il n’y a eu « aucune objection » de la part des militaires, les civils, eux, ont déjà rejeté pour nombre d’entre eux son idée.

L’Association des professionnels soudanais, au rôle déterminant dans les manifestations anti-Béchir, a « rejeté complètement » de tels pourparlers, tandis que les Forces de la liberté et du changement (FLC), le principal bloc politique civil, a demandé des garanties sur le fait que ce dialogue ne cherche pas « à légitimer » le nouveau « régime » né du putsch.

Le général Burhane, lui, assure n’avoir que procédé à une « correction du cours de la révolution » et il assure vouloir conduire le Soudan, l’un des pays les plus pauvres au monde, vers des élections libres en 2023.

par: Arab Observer

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