Syrie: Calme prudent à Idleb après la trêve du cessez-le-feu

Un calme précaire règne dimanche à Idleb, dans le nord-ouest de la Syrie, où une trêve unilatérale décrétée par le régime et son allié russe est censée être observée face aux jihadistes et aux rebelles, selon une ONG.

« Un calme relatif règne, les avions du régime syrien et de son allié russe sont à l’arrêt depuis l’entrée en vigueur du cessez-le-feu », a affirmé à l’AFP le directeur de l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH), Rami Abdel Rahmane, qui a toutefois rapporté quelques « escarmouches ».

Cette trêve est entrée en vigueur samedi matin, après quatre mois de bombardements meurtriers qui ont tué plus de 950 civils et une offensive au sol ayant permis au régime de reconquérir des secteurs stratégiques.

Samedi soir, trois combattants prorégime ont toutefois été tués par un missile antichar qui a touché leur véhicule dans le nord-ouest de la province de Hama, voisine d’Idleb, a indiqué M. Abdel Rahmane, pointant du doigt une « faction jihadiste ».

De même, dimanche à l’aube, deux combattants de factions rebelles ont péri dans des tirs de roquettes sur un village du sud-est d’Idleb, d’après la même source.

Accueillant environ trois millions d’habitants, Idleb et d’autres secteurs des provinces; sont dominés par les rebelles de Hayat Tahrir al-Cham (HTS, ex-branche syrienne d’Al-Qaïda).

Ces dernières années, tout au long des offensives qui lui ont permis de reconquérir près de 60% du territoire syrien grâce à l’appui de Téhéran et de Moscou, le pouvoir de Bachar al-Assad a accepté des trêves similaires. Mais celles-ci ont toujours fini par voler en éclats.

Une précédente trêve décrétée début août dans cette même région d’Idleb s’était effondrée au bout de quelques jours.

Samedi, la conseillère du président syrien, Bouthaina Chaabane, avait indiqué lors d’un entretien avec la télévision Al-Mayadeen basée à Beyrouth que la trêve actuelle était « temporaire ».

« La trêve sert la grande stratégie de libération de chaque centimètre du territoire syrien », a-t-elle dit.

Samedi, une frappe des Etats-Unis près d’Idleb contre des chefs jihadistes a par ailleurs tué au moins 40 d’entre eux, selon l’OSDH.

L’OSDH, qui s’appuie sur un vaste réseau de sources en Syrie, a précisé que des tirs de missiles avaient visé une réunion rassemblant des chefs des groupes rebelles Hourras al-Din et Ansar al-Tawhid ainsi que des chefs d’autres groupes extrémistes qui leur sont alliés, dans un camp d’entraînement.

Déclenchée en 2011 par la répression par le pouvoir de manifestations prodémocratie, la guerre en Syrie a fait plus de 370.000 morts.

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