Syrie: les forces régulières progressent à Idleb après des raids intensifs
Les forces armées syriennes soutenues par la Russie ont conquis jeudi de nouveaux secteurs dans la province d’Idleb, poursuivant une offensive visant les jihadistes et les rebelles du nord-ouest, et menant des raids meurtriers tuant 9 civils, selon une ONG.
Lors de frappes du régime sur deux villages d’Idleb, sept civils dont deux enfants ont été tués dans des frappes du régime, tandis que la veille, des raids du régime ont tué au moins 12 civils, dont six enfants, dans la ville de Maaret al-Noomane, dans le sud de la province, selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH).
Dans la nuit de mercredi à jeudi, les secouristes des Casques blancs continuaient de s’activer, avec l’aide de pelleteuses, pour déblayer les gravats et chercher les survivants sous les décombres, selon des photographes collaborant avec l’AFP sur place.
Blancs de poussière ou couverts de sangs, des victimes d’un très jeune âge étaient évacuées par ambulance par la défense civile. Au sous-sol d’un hôpital, un homme agenouillé pleurait devant les corps sans vie de quatre enfants au visage tuméfié: ses trois enfants et son neveu, qui semblaient peine âgés de cinq ans.
Située sur une autoroute stratégique reliant la capitale Damas à la grande ville méridionale d’Alep, Maaret al-Noomane semble être le prochain objectif du pouvoir de Bachar al-Assad.
« Les forces du régime cherchent à étendre leur contrôle dans le secteur de Khan Cheikhoun et à continuer leur avancée plus au nord en direction de Maaret al-Noomane », a précisé jeudi à l’AFP le directeur de l’OSDH, Rami Abdel Rahmane.
Elles ont capturé deux localités, dont Al-Tamaanah, et trois villages à l’est de Khan Cheikhoun, a précisé M. Abdel Rahmane.
Le régime a amorcé le 8 août une progression au sol dans le nord-ouest syrien, où la province d’Idleb et des secteurs adjacents sont dominés par les jihadistes de Hayat Tahrir al-Cham (HTS, ex-branche syrienne d’Al-Qaïda).
Depuis fin avril, les bombardements de Damas et de l’allié russe ont tué plus de 950 civils dans la région d’Idleb, selon l’OSDH. Et plus de 400.000 personnes ont été déplacées, d’après l’ONU.
L’ensemble de ce secteur est censé être protégé par un accord sur une « zone démilitarisée », dévoilé en septembre 2018 par la Turquie et la Russie pour séparer les zones gouvernementales des territoires aux mains des jihadistes et des insurgés, mais cet accord n’a pas empêché l’offensive du régime.
Déclenchée en 2011 par la répression par le pouvoir de manifestations prodémocratie, la guerre en Syrie a fait plus de 370.000 morts.