Taboubi: La composition du gouvernement dans les prochaines heures
La Tunisie semble s’orienter vers la formation d’un nouveau gouvernement avec la confiance du parlement, après trois mois de querelles et de rivalités .“Toutes les parties ont priorisé l’intérêt national et un consensus a été trouvé autour de la formation du prochain gouvernement d’Elyès Fakhfakh qui annoncera sa composition dans les prochaines heures”. C’est en tout cas ce qu’a déclaré, mardi 18 février 2020, Noureddine Taboubi, secrétaire général de l’Union générale tunisienne du travail tunisien (UGTT).
“Ce consensus est le fruit de l’intervention de plusieurs organisations nationales, comme l’UGTT, et de partis qui ont priorisé l’intérêt national vu que la Tunisie a besoin actuellement d’un gouvernement homogène conscient de l’importance des enjeux et capable de trouver des solutions aux dossiers brûlants”, a-t-il ajouté, à l’ouverture des travaux du congrès des agents du corps judiciaire, des domaines de l’Etat et des affaires foncières à Hammamet.
Taboubi a salué les efforts de toutes les parties qui ont fait bouger les choses et à leur tête le président de la République, Kaïs Saïed.
A noter que le processus de formation du gouvernement a connu des difficultés depuis la désignation d’Elyès Fakhfakh par le chef de l’Etat pour assurer cette tâche en raison d’un différend entre les partis politiques associés aux concertations sur le futur gouvernement. Le mouvement Ennahdha (54 députés) s’était retiré des concertations sine die.
Le président tunisien, Kais Saied, a souligné qu’il ne permettrait pas que son pays demeure à la merci d’intérêts divers, affirmant que « les manœuvres sous le couvert de la constitution ne peuvent pas passer », comme premier commentaire sur l’annonce du chef du gouvernement désigné Elyes Fakhfakh, de revoir sa formation proposée, après le retrait du mouvement Ennahdha.
Fakhfakh a annoncé qu’il avait décidé avec le président de discuter de la possibilité de modifier la formation gouvernementale proposée, à la lumière de la décision du mouvement « Ennahdha » de s’en retirer et de ne pas voter en sa faveur au Parlement.
La décision de Fakhfakh et Saïed signifie utiliser les cinq jours restants pour mener de nouvelles consultations sur la possibilité d’un amendement à la formation gouvernementale proposée, pour assurer son adoption au Parlement.
Le mouvement Ennahdha (d’obédience islamique – 54 députés sur 217) avait annoncé qu’il n’accorderait pas sa confiance au gouvernement Fakhfakh ; en raison de son insistance à rejeter la demande du mouvement de former un « gouvernement d’unité nationale n’excluant aucune partie », selon son expression.
Le délai pour former un gouvernement expire le 20 février, et s’il n’est pas formé, des élections législatives anticipées auront lieu, selon le chapitre 89 de la Constitution tunisienne de 2014.