Tariq Ramadan affronte une cinquième accusation de viol devant la justice française
Tariq Ramadan affronte désormais cinq mises en examen pour viols, après deux ans de suspens, les juges d’instruction ont retenu les faits de 2013-2014 que dénonce Mounia Rabbouj, celle qui avait contraint l’islamologue à avouer des relations extraconjugales avant d’envisager un temps de retirer sa plainte.
L’islamologue suisse Tariq Ramadan, déjà poursuivi pour viols sur quatre femmes, a été inculpé jeudi, cette fois pour des viols remontant à 2013-2014 dénoncés par l’une de ses premières accusatrices, Mounia Rabbouj, a appris l’AFP auprès de ses avocats.
Cette inculpation avait été réclamée au printemps 2018 par le parquet de Paris, mais les juges avaient suspendu jusqu’ici leur décision sur le cas de cette ancienne escort-girl. Son témoignage à l’époque avait amené Tariq Ramadan, alors détenu, à admettre pour la première fois des relations extra-conjugales, selon lui « consenties ».
L’islamologue de 58 ans, qui s’estime victime de la vengeance d’anciennes maîtresses, s’est présenté jeudi au tribunal de Paris pour un nouvel interrogatoire au cours duquel lui ont été notifiées ces nouvelles charges, a appris l’AFP auprès de ses avocats.
« Il n’y aucun élément nouveau, c’est une mise en examen de pure forme pour pouvoir organiser prochainement la confrontation », ont dénoncé les avocats, Mes Nabila Asmane, Ouadie Elhamamouchi et Philippe Ohayon.
Dans ce volet, « ce n’est pas la parole de Tariq Ramadan contre celle de cette femme, c’est cette femme contre ses propres mensonges graves et concordants », ont-ils ajouté.
Pour l’avocat de la plaignante, « c’est un tournant fort ». « Les investigations ont démontré combien la parole de ma cliente était aussi fiable que constante », a réagi Me Eric Morain.
Cette femme de 47 ans avait porté plainte en mars 2018 contre l’intellectuel musulman, l’accusant de l’avoir violée à neuf reprises en France, à Londres et à Bruxelles, de 2013 à 2014.
A l’époque, en mars 2018, Tariq Ramadan niait encore toute relation extra-conjugale. Il était en détention provisoire depuis sa mise en examen le 2 février pour les deux premières plaintes: celles d’Henda Ayari et d’une femme surnommée « Christelle », qui l’accusent respectivement d’un viol en 2012 à Paris et en 2009 à Lyon.
A l’appui de son récit, Mounia Rabbouj avait livré une robe tâchée du sperme de l’islamologue. Et en juin 2018, ce dernier admettait finalement des relations adultères avec cette femme et d’anciennes maîtresses ayant témoigné.
L’intellectuel suisse est par ailleurs poursuivi depuis février dernier pour des soupçons de viols sur deux femmes, en 2015 et 2016, dont une a porté plainte.
Sorti de prison en novembre 2018 après dix mois, Tariq Ramadan a vu ces jours-ci son contrôle judiciaire allégé à un pointage tous les 15 jours. Il peut désormais quitter la France, mais uniquement pour déférer aux convocations de la justice suisse. Une procédure pour viol est ouverte depuis 2018 à Genève, où il doit se rendre début novembre.
par: Arab Observer