Tariq Ramadan, et détails choquants annoncés par l’une des victimes
L’islamologue genevois fait l’objet d’une instruction à Paris pour «viol, agression sexuelle, violences et menaces de mort».
Une enquête a été ouverte à Paris après le dépôt d’une plainte, notamment pour viol, visant l’islamologue et théologien suisse Tariq Ramadan, des accusations que ce dernier conteste, a-t-on appris de source judiciaire. Cette enquête porte sur les chefs de «viol, agression sexuelle, violences et menaces de mort», selon la même source.
Agée de 40 ans,Henda Ayari, ancienne salafiste devenue militante féministe et laïque, avait accusé Tariq Ramadan pour ces faits sur sa page Facebook, en plein débat autour du harcèlement sexuel dans la société.
« Il était mon idéal et j’ai lu beaucoup de ses compositions et à cause de lui, je portais le voile et dans la chambre d’hôtel où nous nous sommes rencontrés, c’était une terrible surprise », dit-elle. Elle a dit qu’il l’a attirée dans sa chambre en parlant tranquillement loin du bruit.
Henda Ayari a confirmé qu’elle avait été violée par Tariq Ramadan et n’a pas porté plainte contre lui parce qu’elle avait honte. Elle a souligné qu’il y a plus d’une femme victime de lui et qu’elle avait peur de se venger.
Elle les avait déjà narrés dans un livre paru en 2016 mais a expliqué n’avoir alors pas voulu révéler le nom de son agresseur en raison de «menaces de sa part».
Via son avocat, Me Yassine Bouzrou, Tariq Ramadan a opposé «un démenti formel à ces allégations» et à son tour déposé plainte pour «dénonciation calomnieuse» contre Mme Ayari, selon une copie de la plainte obtenue .
Tariq Ramadan, petit-fils du fondateur de la confrérie égyptienne islamiste des Frères musulmans, âgé de 55 ans, est professeur d’études islamiques contemporaines à l’université d’Oxford (Grande-Bretagne). Relativement populaire auprès d’une partie des fidèles musulmans, il est aussi très contesté, notamment dans les milieux laïques, qui voient en lui le tenant d’un islam politique.