Tebboune visite le leader du Front Polisario à l’hôpital militaire

Le chef de l’État algérien est allé souhaiter la bienvenue au chef du Polisario Brahim Ghali qu’il considère comme un Algérien. « Tu es dans ton pays, tu es chez toi. Le général et moi sommes contents que ton état de santé se soit amélioré », a déclaré Tebboune. Et d’ajouter : « Notre visite est un devoir. Votre comparution devant la justice espagnole a montré (au monde) que la ‘République arabe sahraouie’ est une république de droit respectueuse de la loi ».

« Je me sens mieux et bientôt je serai sur le terrain », a répondu Brahim Ghali à ses hôtes de marque qui lui ont toutefois conseillé de se « reposer d’abord ». Le président algérien, devant les caméras de la télévision publique algérienne, a aussi remercié l’Espagne qui a spontanément accepté de soigner Brahim Ghali.

Quelques heures après son arrivée en Algérie, Brahim Ghali a reçu la visite du président algérien Abdelmadjid Tebboune, accompagné du général Saïd Chengriha, chef d’état-major de l’armée algérienne.

Admis à l’hôpital militaire d’Alger, Brahim Ghali a pu converser avec le chef de l’Etat algérien, qui a qualifié cette visite de « devoir ». Ce séjour de six semaines fut une source de vives tensions avec le Maroc, qui a laissé passer des milliers migrants à sa frontière avec l’enclave espagnole de Ceuta.

Brahim Ghali, encore très affaibli, va donc « poursuivre sa convalescence » dans cet hôpital militaire algérien. Le leader du Front Polisario est rentré précipitamment d’Espagne, seulement 12 heures après sa comparution le 1ᵉʳ juin devant la Haute cour nationale, pour torture, viol et enlèvement.

Son départ d’Espagne est intervenu après la décision d’un juge espagnol de ne prendre aucune mesure contre lui après son audition dans le cadre de deux plaintes pour « tortures » et « génocide ». Selon ce juge, « le rapport de l’accusation n’a pas apporté d’indices » montrant que Brahim Ghali soit « responsable d’un délit ».

Pour plusieurs analystes, l’origine de cette crise est en effet liée à la volonté de Rabat d’amener l’Espagne et l’Union européenne à modifier leur position sur le Sahara dans un sens plus favorable au Maroc après la décision des Etats-Unis, aux derniers jours du mandat de Donald Trump, de reconnaître la souveraineté marocaine sur l’ensemble de ce territoire disputé.

A Rabat, les autorités gardent le silence depuis l’annonce mardi de la volonté royale de « régler définitivement » la question des mineurs en situation irrégulière en Europe, perçue comme un geste d’apaisement. Lundi, le gouvernement marocain avait assuré que la crise ne « s’achève pas avec (le) départ » de Brahim Ghali car elle était liée à la position espagnole sur le Sahara occidental, « cause sacrée de l’ensemble du peuple marocain ».

L’Algérie est un soutien de longue date des indépendantes sahraouis dans leur dispute territoriale avec le royaume chérifien. Le Sahara occidental est considéré comme un territoire non autonome par l’ONU. Si le Polisario réclame un référendum d’autodétermination, le Maroc propose pour sa part un plan d’autonomie sous sa souveraineté.

par: Arab Observer

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