Tel-Aviv : les manifestations contre la réforme judiciaire se poursuivent
Des milliers d’Israéliens ont manifesté samedi soir à Tel-Aviv et dans d’autres villes israéliennes pour la 23e semaine consécutive, contre le projet de réforme controversé du système judiciaire du gouvernement de Benjamin Netanyahu.
Des milliers d’Israéliens se sont à nouveau rassemblés pour protester contre la réforme du système judiciaire portée par le gouvernement de Benjamin Netanyahu. Ils dénoncent également une vague de criminalité qui frappe la minorité arabe du pays. Depuis le début de l’année, une centaine d’Arabes israéliens ont été tués dans des violences.
La foule s’est rassemblée dans le centre de Tel-Aviv et d’autres manifestations ont eu lieu dans les villes de Haïfa et Rehovot.
Le gouvernement, l’un des plus à droite de l’histoire d’Israël, ne cède pas sur sa réforme du système judiciaire qui, selon lui, vise, entre autres, à rééquilibrer les pouvoirs en diminuant les prérogatives de la Cour suprême – que l’exécutif juge politisée – au profit du Parlement.
Ses détracteurs estiment qu’elle ouvre la voie à une dérive illibérale ou autoritaire.
Le président de l’État d’Israël Isaac Herzog mène des négociations depuis un mois avec des représentants du gouvernement et de l’opposition afin d’arriver à un compromis sur les termes de cette réforme.
Un certain nombre de manifestants de samedi ont également brandi des pancartes critiquant l’inaction du gouvernement face à une vague de criminalité qui frappe actuellement la minorité arabe du pays.
« Nous ne laisserons pas Ben-Gvir s’en tirer avec des meurtres dans la société arabe », lit-on sur l’un d’eux, en référence au ministre israélien de la Sécurité nationale d’extrême droite, Itamar Ben-Gvir.
Jeudi, cinq Arabes israéliens ont été abattus dans une station de lavage automobile à Yafia, ville arabe située à l’ouest de Nazareth, dans le cadre d’une guerre de gangs, d’après la police israélienne.
Vendredi, des milliers d’Arabes ont manifesté près de Nazareth, dans le nord d’Israël, en marge des funérailles de cinq membres de cette minorité éprouvée par la criminalité.
La minorité arabe, qui s’estime victime de discriminations par rapport à la majorité juive du pays, notamment en matière d’accès à l’emploi et au logement, se plaint régulièrement de ce qu’elle décrit comme l’inaction des autorités face à la vague de violence qui la mine.
Depuis le début de l’année, une centaine de personnes environ ont été tuées dans des violences liées à la criminalité au sein de la minorité arabe israélienne, selon diverses ONG de défense des droits de cette communauté.