Trois policiers ont été tués à Santander de Quilichao en Colombie

Trois policiers ont été tués vendredi, en Colombie, au cours d’un attentat perpétré avec des bonbonnes de gaz contre un commissariat à Santander de Quilichao. La mairie estime que l’attaque n’est pas en lien avec le mouvement de protestation actuel contre le président Duque.

Un commissariat à Santander de Quilichao, en Colombie, a été la cible vendredi 22 novembre d’un attentat perpétré avec des bonbonnes de gaz. Trois policiers ont été tués et sept autres blessés dans l’attaque.
Vendredi soir, le secrétaire de la mairie, Jaime Asprilla a écarté que l’hypothèse que cette attaque, survenue vers 21 heures locales (02H00 GMT), ait un lien avec l’actuel mouvement de protestation contre le président Ivan Duque.
Il l’a attribuée aux groupes armés qui opèrent dans le Cauca, région stratégique du trafic de marijuana ainsi que de cocaïne, dont la Colombie est le premier producteur mondial.
Jaime Asprilla a précisé que la mairie allait décréter un couvre-feu dans cette ville jusqu’à dimanche pour garantir l’ordre public et la sécurité de la population.

De son côté, le chef de l’État a condamné sur Twitter ce « lâche attentat terroriste », en ordonnant à « la force publique d’identifier les responsables » et en exprimant sa solidarité envers les « proches de ces héros ».
Le ministre de la Défense, Carlos Holmes Trujillo, a pour sa part déclaré que l’explosion avait endommagé des habitations avoisinantes, où résident des civils.
Des dissidents de l’ex-guérilla Farc, qui ont rejeté l’accord de paix de 2016, ainsi que l’Armée de libération nationale (ELN), dernière rébellion du pays, et des gangs de narco-trafiquants se disputent le contrôle du Cauca, qui compte de vastes narco-plantations et d’où partent d’importantes cargaisons de drogue vers les Etats-Unis par l’océan Pacifique.
Cette région a été l’épicentre des assassinats récents de leaders communautaires indigènes et de défenseurs des droits. Fin octobre et début novembre, 16 personnes y ont été tuées, la majorité indigènes, selon le Défenseur du peuple, entité publique de protection des droits.

Depuis jeudi, la Colombie connaît un important mouvement de contestation contre le président Ivan Duque. Des manifestants ont défié vendredi le couvre-feu imposé à Bogota, protestant à coups de casseroles devant le domicile du chef de l’État.
Les « cacerolazos », courants dans d’autres pays d’Amérique latine, étaient inusités en Colombie jusqu’à jeudi, où après les manifestations certains ont duré environ trois heures.

Dénonçant des mesures économiques, sociales et sécuritaires du gouvernement, des centaines de milliers de personnes avaient protesté dans tout le pays au cours de marches majoritairement pacifiques.
Mais lors de violences ensuite, trois civils sont morts et 122 autres, ainsi que 151 membres des forces de l’ordre, ont été blessés, dans diverses villes, selon un bilan officiel.

Ivan Duque, 43 ans, au pouvoir depuis août 2018, pâtit d’un taux d’impopularité de 69% selon les sondages.

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