Trump: Les Kurdes « n’ont pas aidé » les États-Unis lors du débarquement en Normandie

Après avoir laissé le champ libre à une offensive turque contre les forces kurdes en Syrie, Donald Trump a fait marche arrière lundi, sous la pression de son propre camp, en mettant en garde la Turquie contre tout excès.

Rétropédalage de Donald Trump. Après avoir annoncé dimanche laisser le champ libre à une offensive turque contre les forces kurdes en Syrie, le président américain a mis en garde la Turquie contre tout excès.

Interrogé sur la possibilité que les Américains construisent une alliance avec les Kurdes, contre qui la Turquie a lancé une offensive en Syrie, Donald Trump a répondu que ces derniers n’avaient «pas aidé» les États-Unis pendant la Seconde Guerre mondiale et le débarquement en Normandie.
«Les Kurdes se battent pour leur terre, il faut que vous compreniez», a expliqué le Président républicain depuis la Maison-Blanche.

Affirmant s’appuyer sur un article «très puissant», vraisemblablement publié par le site internet conservateur Townhall, il, cité par l’AFP, a développé son argumentaire: «Ils ne nous ont pas aidés pendant la Seconde Guerre mondiale. Ils ne nous ont pas aidés en Normandie, par exemple».

«Nous avons dépensé énormément d’argent pour aider les Kurdes, que ce soit en munitions, en armes, ou en argent».
«Ceci étant dit, nous aimons les Kurdes», a-t-il conclu.

Lindsey Graham, sénateur républicain, souvent prêt à le défendre, l’a appelé à « revenir » sur ce retrait « porteur de désastre ». « Ça va conduire au retour du groupe État islamique. Pour les terroristes, il n’y a rien de mieux qu’un conflit entre les Kurdes et la Turquie. Je pense que la plupart des membres du Congrès sont de cet avis et nous allons adopter une résolution exhortant le président à reconsidérer sa décision. »
Même réaction inquiète de Nikki Haley, ancienne ambassadrice des États-Unis à l’ONU et figure montante du parti républicain. « Nous devons toujours soutenir nos alliés si nous attendons d’eux qu’ils nous soutiennent. Les Kurdes ont un rôle crucial dans notre combat couronné de succès contre l’État Islamique en Syrie. Les laisser mourir est une énorme erreur. »

La Turquie a lancé le 9 octobre, malgré plusieurs mises en garde internationales, son offensive contre les forces kurdes du nord-est de la Syrie.

Cette offensive intervient après la décision de Donald Trump de retirer des troupes américaines de secteurs frontaliers en Syrie.

Dans le même temps, M. Trump a exprimé l’espoir que le président turc Recep Tayyip Erdogan agirait de manière « rationnelle » et « humaine » après que les forces turques ont lancé une offensive militaire contre les forces kurdes en Syrie.

« J’espère qu’il agit rationnellement », a déclaré M. Trump. On verra comment il dirigera cette opéra tion. S’il le fait injustement, il paiera un lourd tribut économique. « Je vais écraser leur économie si cela se produit », a-t-il dit, répétant les menaces qu’il avait proférées en début de semaine.

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