Trump réitère auprès du roi de Abdallah II sa volonté de contrôler Gaza
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de Le président américain Donald Trump a répété mardi, à l’occasion d’une visite à la Maison blanche du roi Abdallah II de Jordanie, sa volonté que les Etats-Unis prennent le contrôle de la bande de Gaza et relogent de manière permanente les habitants du territoire palestinien, un projet dénoncé par les pays arabes.
Nous allons prendre la bande de Gaza, a déclaré le président américain, revenu au pouvoir le 20 janvier. Nous allons la chérir; Un tas d’emplois vont être créés pour la population du Moyen-Orient, a-t-il ajouté, voyant dans son projet une solution pour amener la paix dans la région.
Alors que le roi de Jordanie et son fils venaient d’arriver à la Maison blanche, Donald Trump a déclaré devant des journalistes qu’il n’abandonnerait pas son projet pour la bande de Gaza, en dépit du tollé international provoqué la semaine dernière par son annonce et de l’opposition exprimée par les pays arabes alliés de Washington, dont la Jordanie.
Donald Trump veut que les Palestiniens soient relogés notamment par la Jordanie et l’Egypte, pays voisins de la bande de Gaza qu’il a menacés lundi de priver d’importantes aides américaines en cas de rejet de son plan.
S’exprimant au côté du roi jordanien dans le Bureau ovale, le président américain s’est montré certain que la Jordanie et l’Egypte accepteraient au bout du compte d’accueillir les Palestiniens de la bande de Gaza.
Je crois que nous aurons une parcelle de terrain en Jordanie. Je crois que nous aurons une parcelle de terrain en Egypte, a dit Donald Trump, semblant par ailleurs faire marche arrière sur ses menaces financières. Nous leur donnons beaucoup d’argent. Mais je n’ai pas à menacer cela. Nous sommes au-dessus de cela.
Bien que les deux dirigeants soient apparus cordiaux dans leurs échanges, les commentaires de Donald Trump à propos de Gaza ont placé le roi Abdallah II dans une position délicate.
Alors que le président américain semblait vouloir le pousser à dire que la Jordanie accueillerait les Gazaouis, le roi jordanien a déclaré qu’il agirait pour le bien de son pays.
Cela doit fonctionner d’une manière qui est bonne pour tous, a-t-il dit, mal à l’aise, sans explicitement soutenir ou s’opposer au projet de Donald Trump.
Le roi Abdallah II a exprimé par le passé son opposition à tout projet d’annexion de territoires palestiniens et à toute déportation des Palestiniens.
Il était attendu que, lors de leur entretien, le roi jordanien prévienne le président américain des dangers de son plan, considéré par Amman comme à même de favoriser le radicalisme, de répandre le chaos dans la région, de menacer la survie même de celle-ci, et de nuire à la paix avec Israël.
Le projet de Donald Trump est venu complexifier davantage une situation régionale tendue, alors que le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a menacé mardi, en écho à des commentaires la veille du président américain, de rompre le cessez-le-feu dans la bande de Gaza si le Hamas ne libère pas des otages samedi.
S’exprimant devant les journalistes, Donald Trump a déclaré mardi que tout est possible si le Hamas ne respecte pas cette date butoir, un scénario auquel il a dit s’attendre.
La Jordanie, située entre l’Arabie saoudite, la Syrie, Israël et la Cisjordanie occupée, accueille déjà plus de 2 millions de réfugiés palestiniens parmi ses 11 millions d’habitants. Elle est préoccupée de longue date par le statut et le nombre de ces réfugiés palestiniens.
Amman, qui dépend grandement des aides militaire et économique de Washington, souffre du gel des aides étrangères décrété par Donald Trump. L’aide annuelle de 1,45 milliard de dollars versée par les Etats-Unis à la Jordanie est pour l’heure en suspens. Israël et l’Egypte ont été exemptés.