Tunisie: Manifestations en colère contre le mouvement Ennahdha

Plusieurs milliers de Tunisiens ont manifesté, dimanche 25 juillet, contre leurs dirigeants, notamment contre le principal parti parlementaire Ennahdha, alors que la Tunisie est pris en étau entre un pic épidémique meurtrier et des luttes de pouvoir au sommet de l’État.

Les manifestations de colère exigeant le renversement du soi-disant système des Frères ne se sont pas limitées à la capitale, Tunis, mais se sont également étendues à d’autres gouvernorats, scandant la fin de deux décennies de règne du mouvement Ennahda et de son chef, le président du Parlement Rached Ghannouchi.

Alors que la Tunisie est prise en étau entre en pic épidémique meurtrier et des luttes de pouvoir au sommet de l’État, des manifestations ont rassemblé plusieurs milliers de personnes, dimanche, dans le pays. L’opinion publique est exaspérée par les chamailleries politiques qui paralysent les prises de décision, et dénonce le manque d’anticipation du gouvernement face à al crise sanitaire.

À Tunis, en dépit des nombreux barrages policiers aux entrées de la capitale et dans le centre-ville, plusieurs centaines de personnes, dont de nombreux jeunes, se sont rassemblées devant le Parlement.

Elles ont notamment crié des slogans hostiles à la formation d’inspiration islamiste Ennahdha et au Premier ministre qu’elle soutient, Hichem Mechichi, scandant « le peuple veut la dissolution du Parlement ».

Les manifestants scandaient : « Oh Ghannouchi tu es un assassin … un éventreur… » et « Rues et affrontements jusqu’à la chute du régime ». Les manifestants ont accusé la politique d’Ennahdha de voler les rêves des jeunes, dont le taux de chômage a atteint 20%, selon les dernières statistiques de l’Institut tunisien de la statistique.

Plusieurs protestataires ont été arrêtés et un journaliste blessé lorsque manifestants et policiers se sont mis à échanger jets de pierres et gaz lacrymogènes, avant que la police ne disperse le rassemblement, a constaté l’AFP.

Des appels à manifester le 25 juillet, jour de la fête de la République, circulaient depuis plusieurs jours sur Facebook, émanant de groupes non identifiés.

Ils réclamaient entre autres un changement de Constitution et une période transitoire laissant une large place à l’armée, tout en maintenant le président Saïed à la tête de l’État.

L’opinion publique est exaspérée par les chamailleries entre partis au Parlement, et par le bras de fer entre le chef du Parlement Rached Ghannouchi, aussi chef de file d’Ennahdha, et le président Kaïs Saïed, qui paralyse les décisions.

Elle dénonce aussi le manque d’anticipation du gouvernement face à la crise sanitaire, laissant la Tunisie à court d’oxygène. Avec ses quasi 18 000 morts pour 12 millions d’habitants, le pays a l’un des pires taux de mortalité au monde.

par: Arab Observer 

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