Tunisie: La Fraternité investit dans la position américaine pour imposer la Cour constitutionnelle

La Fraternité de Tunisie cherche à barrer la route au président Kais Saied pour tailler une cour constitutionnelle, et investit dans sa quête la pression américaine pour imposer cette option, qui contribuerait à aggraver la scène politique en Tunisie.

Le parlement tunisien tiendra une session plénière mardi pour examiner le sort d’un projet d’amendement à la loi sur la Cour constitutionnelle rejeté par le président Said, en vue de l’élection des membres de la cour sous la pression du mouvement de la Fraternité Ennahdha.

L’audition de certains membres du gouvernement et l’examen de projets de loi sont également, au programme des travaux de l’Assemblée des représentants du Peuple (ARP).

Lundi 28 juin, les députés adresseront, en plénière, des questions orales à la ministre de la Justice par intérim et au ministre du Transport et de la Logistique.

Les plénières du mardi, mercredi et jeudi (29, 30 juin et 1er juillet), les députés se pencheront sur notamment le blocage au niveau de la promulgation de certains loi dont le projet amendant et complétant la coi organique 50/2015 en date du 3 septembre 2015 sur la Cour constitutionnelle.

Auparavant, la secrétaire d’État adjointe américaine Wendy Sherman avait appelé à installer les institutions constitutionnelles, soulignant dans ce contexte l’importance de la création de la Cour constitutionnelle, une initiative saluée par les dirigeants d’Ennahdha, tandis que d’autres dirigeants l’ont dénoncée, ce qui reflète la volonté du parti de lancer positions contradictoires pour apaiser tous.

Le leader du mouvement, Samir Dilo, a dénoncé l’accueil de l’ingérence étrangère dans les affaires tunisiennes, déclarant : « Il n’y a rien de bon dans les institutions qui sont complétées par une ingérence étrangère, et c’est mauvais pour ceux qui prêchent ou accueillent une telle ingérence.

Cela arrive à un moment où le Parlement se prépare à discuter de l’échec du président Saïd à signer et à mettre en œuvre les amendements apportés par le Parlement à la loi sur la Cour constitutionnelle.

Ennahdha et ses alliés au Parlement ont accéléré leurs démarches afin d’achever l’élection des membres de la Cour constitutionnelle.

Le député Mabrouk Karshid a exprimé son refus de tenir la séance de mardi, « ce qui contribuera à perturber davantage la situation ».

Karshid a déclaré : « Il y a ceux qui ont dirigé leur boussole à l’extérieur, alors ils se réjouissent des interventions étrangères dans les affaires tunisiennes, notre boussole n’a été dirigée que pour la Tunisie, la Cour constitutionnelle est un droit national, mais nous ne voulons pas une institution soumise à des diktats étrangers.

Les partis politiques tunisiens estiment qu’Ennahda cherche à exploiter ces pressions et positions, notamment américaines, pour pousser le président Saïd à accepter l’achèvement de la Cour constitutionnelle, dont beaucoup craignent qu’elle ne soit à l’échelle du mouvement islamique, d’autant plus qu’il dirige une coalition parlementaire qui lui permet d’élire ses membres.

Ces développements surviennent à un moment où le Parlement a fixé la date du 8 juillet prochain pour achever l’élection des membres de la Cour constitutionnelle, une décision qui pourrait alimenter les divergences entre les parties à la crise politique dans le pays.

par: Arab Observer 

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