Tunisie: L’attentat terroriste était un écho de la rhétorique takfiri de la Fraternité
L’attentat à l’explosif, qui a ciblé des policiers devant l’ambassade des États-Unis de Tunis, coïncide avec la tenue du premier Conseil des ministres sous la présidence du chef de l’État Kaïs Saïed. Au-delà du caractère symbolique, cette action pose la problématique de la capacité des services de renseignement à faire face à la menace terroriste.
La capitale tunisienne a été une nouvelle fois la cible d’un attentat terroriste, le seul, à cette date, de l’année 2020. Ce vendredi 6 mars, deux individus à bord d’une moto ont foncé sur le barrage de police positionné dans le périmètre de sécurité de l’ambassade des États-Unis, dans le quartier des Berges-du-Lac. Les terroristes ont activé une charge explosive et la déflagration a provoqué la mort d’un policier et blessé ses quatre collègues ainsi qu’une passante.
Les observateurs en Tunisie ont déclaré que l’explosion dans les environs de l’ambassade américaine dans la capitale vendredi était un écho de la rhétorique takfiri de la Fraternité stout dans le pays.
L’appel à cibler les adversaires reflète un contexte politique et idéologique plein d’incitation, de glorification du terrorisme et de son caractère souvent intellectuel et pratique.
Mohamed Fakhreddine Louati, chercheur en sciences politiques et en politiques sécuritaires, estime que cet attentat terroriste comporte plusieurs «symboliques» du fait du timing et de la cible.
«La symbolique d’une telle action est très forte. Cet attentat a été perpétré le jour de la tenue du premier Conseil des ministres du nouveau gouvernement. Un Conseil des ministres que doit présider le chef de l’État Kaïs Saïed. Autre symbolique: les terroristes ont ciblé l’ambassade des États-Unis, un des lieux les plus sécurisés du pays. En septembre 2012, cette ambassade avait déjà subi une attaque d’un autre genre», indique à Sputnik le chercheur tunisien.
Le 14 septembre 2012, des islamistes radicaux avaient tenté de rentrer de force dans le siège de l’ambassade des États-Unis. Les services de sécurité tunisiens avaient alors tiré dans la foule et causé la mort de deux personnes. Le jour même, l’école américaine de Tunis était totalement saccagée.
«La symbolique d’une telle action est très forte. Cet attentat terroriste a été perpétré le jour de la tenue du premier Conseil des ministres du nouveau gouvernement. Un Conseil des ministres que doit présider le chef de l’État Kaïs Saïed. Autre symbolique: les terroristes ont ciblé l’ambassade des États-Unis, un des lieux les plus sécurisés du pays. En septembre 2012, cette ambassade avait déjà subi une attaque d’un autre genre», indique à Sputnik le chercheur tunisien.
Le 14 septembre 2012, des islamistes radicaux avaient tenté de rentrer de force dans le siège de l’ambassade des États-Unis. Les services de sécurité tunisiens avaient alors tiré dans la foule et causé la mort de deux personnes. Le jour même, l’école américaine de Tunis était totalement saccagée.
Il est vrai que la Tunisie a connu des attentats «plus importants» en termes d’ampleur. La présence et l’expertise sécuritaires ont permis d’éviter des actions terroristes comme celles de la station balnéaire d’El Kantaoui, à Sousse, et du Musée du Bardo qui avaient fait plusieurs dizaines de victimes durant l’année 2015. Mais la menace est permanente. Sur le plan logistique, les groupes terroristes qui sont actifs sur le territoire tunisien tirent profit des activités de certains réseaux de contrebande.
En Tunisie, l’utilisation d’engrais azotés est très réglementée, ils ne sont accessibles qu’aux agriculteurs dûment identifiés. «Mais ces produits sont disponibles dans le marché informel car les réseaux de contrebande sont très actifs en Tunisie. Ce sont des réseaux qui sont très difficiles à surveiller et à démanteler. Les contrebandiers, qui ont un lien purement clientéliste avec les terroristes, peuvent également leur fournir des produits explosifs et des équipements en provenance de Libye», affirme Mohamed Fakhreddine Louati.
par: Arab Observer