Les Tunisiens face au tentatives de la Fraternité d’entrer au parlement
Des dizaines de Tunisiens ont affronté les tentatives du mouvement de la Fraternité Ennahdha et de leurs alliés de percer les barrières de fer et d’entrer au parlement tunisien, brandissant des slogans tels que « Le peuple veut que le parlement soit dissous », « Partez, voleur » et « Ghannouchi, voyou, meurtrier d’âmes » , ils ont également scandé l’hymne national tunisien. .
Les abords du Parlement tunisien ont été le théâtre d’escarmouches, ce vendredi, entre des Tunisiens et certains députés, qui ont décidé de reprendre leur activité, après la fin des vacances parlementaires, où une présence massive des forces de l’ordre a été observée.
Le député Mohamed Goumani a imputé au chef de l’Etat la responsabilité de toute atteinte à l’intégrité physique des députés, déclarant : « Kaïs Saïed doit permettre aux députés d’exercer leurs fonctions ou dissoudre officiellement le Parlement et tenir des élections anticipées ».
Le représentant du bloc Qalb tounes, le député Rafik Amara a déclaré que « les instructions et décisions du chef de l’Etat (Kaïs Saïed) ont empêché la reprise de notre activité parlementaire ».
Et Amara d’ajouter : « il est nécessaire d’appeler à la réunion du bureau de l’ARP aujourd’hui, qu’elle se tienne à distance ou en présentiel dans un autre endroit ».
Pour sa part, le député du bloc Ennahdha, Sayed Ferjani a déclaré que « les mesures d’exception prises par Saïed constituent une usurpation de pouvoir, qui délégitimerait sa présidence ».
Ferjani a ajouté : « celui qui viole la Constitution ne peut être reconnu comme légitime (..) Saïed a perdu toute légitimité et légalité, et il est également sur le point de soumettre le peuple par la force ».
Il est à noter que 90 députés du Mouvement de la Fraternité Ennahdha et ses alliés avaient appelé dans un communiqué hier, jeudi, à la reprise des travaux parlementaires à partir d’aujourd’hui.
Alors que les voix de nombre de députés tunisiens s’élevaient, avertissant du danger de cette démarche.
Le 25 juillet dernier, Kaïs Saïed a annoncé une série de « mesures exceptionnelles », dont la destitution du Premier ministre, Hichem Mechichi, assumant lui-même le pouvoir exécutif avec l’aide d’un gouvernement dont il nommerait le chef.
Les mesures stipulaient également le gel des pouvoirs du Parlement, la levée de l’immunité des députés, au moment que Saïed s’est accaparé le pouvoir judiciaire en s’arrogeant la présidence du ministère public.
La Présidence Tunisienne a annoncé, dans un communiqué, rendu public dans la journée du mercredi, la désignation de Najla Bouden pour former le nouveau gouvernement, devenant ainsi la première femme, de l’histoire du pays, à occuper cette haute fonction.
par: Arab Observer