Turquie : 3 maires prokurdes démis de leurs fonctions pour « terrorisme »

Trois maires issus du Parti démocratique des peuples (HDP), principal parti prokurde turc, élus en mars, ont été démis de leurs fonctions, accusés d’activités « terroristes« , a annoncé lundi le ministère de l’Intérieur dans un communiqué.

Les maires HDP de Diyarbakir, Adnan Selçuk Mizrakli, de Mardin, Ahmet Türk, et de Van, Bedia Özgökçe Ertan, tous trois élus dans ces villes du sud-est turc lors des élections municipales du 31 mars, ont été démis de leur mandat dans la nuit de dimanche à lundi.

Selon un communiqué publié par le ministère de l’Intérieur, ils sont tous trois accusés notamment d’appartenance à une « organisation terroriste » et de « propagande terroriste« .

Accusé par le président Recep Tayyip Erdogan d’être lié au Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), une organisation classée « terroriste » par Ankara et ses alliés occidentaux, le HDP a fait l’objet depuis 2016 d’une forte répression, avec l’arrestation de ses co-présidents et d’élus.

Au total, sur les 102 municipalités remportées par des maires prokurdes lors des précédentes élections municipales en 2014, 95 avaient été remplacés par des administrateurs nommés par le gouvernement. Et avant le scrutin de mars, M. Erdogan avait menacé d’avoir à nouveau recours à ce procédé.

Les trois maires ont pour l’heure été remplacés par les gouverneurs de leurs provinces respectives, nommés par le gouvernement, selon le ministère de l’Intérieur.

La mairie de Diyarbakir avait été placée sous haute surveillance lundi matin, selon un correspondant de l’AFP sur place.

L’agence étatique Anadolu annonçait par ailleurs que 418 personnes ont été arrêtées lundi dans une vaste opération anti-PKK menée à travers le pays.

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