Un avion turc chargé d’aides médicales pour la Libye est atterri en Tunisie
Un avion turc chargé d’aides médicales pour la Libye a été autorisé par la Présidence de la République tunisienne à atterrir à l’aéroport international de Djerba-Zarzis, dans sud-est de la Tunisie.
Un avion turc chargé d’aides médicales pour la Libye et pour la Tunisie, en provenance de l’aéroport d’Istanbul, est atterri, ce vendredi matin 8 mai, à l’aéroport international de Djerba-Zarzis, a déclaré le conseiller du ministre de la Santé chargé du dossier social, Houssine Azzi, à Mosaïque FM.
Le mouvement Machrouû Tounes a rendu public un communiqué, ce vendredi 8 mai 2020, à la suite de celui publié par la présidence de la République autorisant un avion turc, chargé d’aides médicales destinées pour l’une des parties du conflit en Libye, à atterrir à l’aéroport Djerba-Zarzis.
Le mouvement a considéré que cet acte, au niveau de la forme et du contexte, constitue une déviation de la position de la Tunisie, qui se devait d’être neutre et refuser toute ingérence extérieure militaire dans le conflit libyen en soutenant l’une des parties. « la Tunisie acceptera-telle le transfert d’aides venant d’autres pays pour qu’elles soient accordées à l’autre partie du conflit non soutenue par la Turquie ? Cela n’attirera pas la Tunisie vers le conflit », lit-on dans le texte du communiqué.
Le mouvement présidé par Mohsen Marzouk a considéré, également, que le président de la République renforcera les doutes selon lesquels, la Tunisie serait liée à un axe international bien déterminé conduit par la Turquie, qui reste une partie participante directement dans un conflit armé en Libye et non une partie intervenante sur le plan humanitaire. Le parti a ajouté que la Turquie utilise les ports et les aéroports en Libye pour le transport d’armes et des terroristes pour les combats, « pourquoi, donc, impliquer la Tunisie et ses aéroports dans le transfert d’équipements médicaux alors que la Turquie pouvait les soumettre, elle-même ».
Au final, le mouvement Machroû Tounes a considéré que la Tunisie a le devoir d’aider tous les frères libyens sans exception et sans s’inscrire dans une partie du conflit. Il a souligné que le président de la République, de par sa qualité de garant de la Constitution, doit interroger la partie turque à propos des armes introduites en Libye et dont une partie a été trouvée sur le territoire tunisien, ainsi qu’à propos des terroristes ramenés de la Syrie sur le territoire libyen et parmi lesquels, la présence de Tunisiens n’est pas à écarter. Machroû Tounes a indiqué que la responsabilité dans tout cet amalgame revient au gouvernement, appelant toutes les forces nationales à apporter les éclaircissements nécessaires à ce sujet.
par: Arab Observer