Un convoi militaire turc attaqué en Syrie
Un convoi militaire turc a été envoyé lundi par Ankara dans le sud de la province d’Idleb, au lendemain de l’entrée de troupes du régime syrien à Khan Cheikhoun, une ville stratégique du nord-ouest de la Syrie, suscitant l’ire de Damas.
Selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH), des raids russes et syriens ont même été menés non loin du convoi pour tenter de l’empêcher de poursuivre son chemin.
L’attaque a causé la mort de trois civils et fait douze blessés, ajoute le ministère, sans préciser la nationalité des victimes.
Lundi matin un convoi d’environ 50 véhicules militaires, dont des blindés, avec au moins cinq chars, et des transporteurs de troupes, se diriger en direction de Maaret al-Noomane, une ville située à 15 kilomètres au nord de Khan Cheikhoun, dans le sud de la province d’Idleb.
L’arrivée de ce convoi intervient au lendemain de l’entrée des forces du régime de Bachar al-Assad dans la ville de Khan Cheikhoun, pour la première fois depuis 2014, après plusieurs jours de progression sur le terrain aux dépens des jihadistes et de quelques groupes rebelles soutenus par Ankara.
La Russie avait été informée de l’envoi de ce convoi, selon Ankara
Des raids aériens russes et syriens ont été effectués non loin du convoi turc pour l’empêcher de poursuivre sa route, selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH), qui a également fait état d’un raid russe contre une camionnette appartenant aux groupes rebelles – elle précédait le convoi turc en vue d’inspecter la voie aux abords de Maaret al-Noomane.
D’après le ministère turc de la Défense, la Russie avait été informée en amont de l’envoi de ces véhicules qui devaient ravitailler l’un des postes d’observation établis par la Turquie à Idleb en vertu d’accords conclus avec Moscou.
« En dépit d’avertissements répétés que nous avons adressés à la Russie, les opérations militaires menées par les forces du régime continuent à Idleb, en violation des mémorandums existants et des accords passés avec la Russie », poursuit le ministère dans son communiqué.
La région d’Idleb est censée être protégée par un accord sur une « zone démilitarisée », conclu en septembre 2018 par Ankara, parrain des rebelles, et Moscou. Mais cet accord n’a été que partiellement appliqué, les jihadistes ayant refusé de se retirer.