Un Mondial sans Karim Benzema, c’est un coup de massue
Les champions du monde français se sont réveillés dimanche sans Karim Benzema, Ballon d’Or terrassé par une nouvelle blessure, un « coup de massue » supplémentaire pour les Bleus avant d’affronter l’Australie au Mondial, mardi.
Le feuilleton des blessés continue de bousculer l’équipe de France et le dernier épisode en date prend la forme d’une violente secousse: l’attaquant du Real Madrid est à terre, comme Paul Pogba et N’Golo Kanté, Mike Maignan, Presnel Kimpembe et Christopher Nkunku.
C’est un « coup de massue », résume le quotidien La Provence en Une, quand le journal sportif L’Equipe titre sur le « Ballon de Plomb ». Benzema « voit s’envoler ses espoirs de remporter la Coupe du monde avec les Bleus, un de ses objectifs comme il l’avait signalé après avoir reçu le Ballon d’Or, le 17 octobre », résume le Progrès, quotidien phare de sa région natale.
En Espagne aussi, la nouvelle s’affiche en première page de As: « Un Mondial sans Benzema », avec une photo de l’attaquant du Real tête basse, samedi à l’entraînement. Le Mondial « commence sous le choc de l’absence pour blessure du Ballon d’Or », écrit le quotidien sportif madrilène.
Convalescent depuis un mois, Benzema a espéré voir le bout du tunnel, samedi, en participant à son premier entraînement collectif avec les Bleus. Mais il a dû l’écourter, victime d’une « lésion » musculaire à la cuisse gauche « qui nécessitera un délai de convalescence de trois semaines », a expliqué la Fédération.
« De ma vie je n’ai jamais abandonné mais ce soir, il faut que je pense à l’équipe comme je l’ai toujours fait », a réagi le buteur sur Instagram, dans la nuit de samedi à dimanche. « La raison me dit de laisser ma place à quelqu’un qui pourra aider notre groupe à faire une belle Coupe du monde ».
Les règlements de la Fifa permettent à Didier Deschamps d’appeler un nouveau joueur jusqu’à lundi, veille de France-Australie, pour procéder à un remplacement de dernière minute en cas de blessure. Mais il peut également décider de conserver un groupe de 25 joueurs.
A 34 ans, Benzema ne disputera probablement jamais une deuxième Coupe du monde, après celle de 2014 qu’il avait terminée en quarts de finale, dans la peau de meilleur buteur français.
Pour défendre leur titre de 2018, les Bleus vont devoir faire sans l’ancien Lyonnais, revenu en grâce l’an dernier après le bannissement (2015-2021) consécutif à « l’affaire de la sextape ».
Plus que jamais, la star du Paris SG Kylian Mbappé se retrouve au centre des attentes.
Le réservoir d’attaque reste bien rempli toutefois, avec Mbappé, Antoine Griezmann, Ousmane Dembélé, Kingsley Coman, Marcus Thuram, Randal Kolo Muani… et Olivier Giroud, éternel revenant et premier postulant pour remplacer Benzema.
« C’est une période un peu faste pour moi, je me sens bien physiquement, dans mon jeu, dans mon club et aussi en équipe de France », a rapporté jeudi l’avant-centre titulaire en 2018, barré ces derniers mois par le retour de « KB9 » mais encore là, à 36 ans.
Une brume assez épaisse entourait l’état de santé de Benzema depuis la mi-octobre. Il se plaignait de gênes persistantes à la cuisse droite depuis plusieurs semaines, sans que la nature de ses pépins physiques ne soit clairement établie.
Il avait disputé son dernier match en intégralité le 19 octobre, un Elche-Real remporté 3-0 par les Madrilènes avec un but du Français, sacré Ballon d’Or deux jours plus tôt à Paris. Et il n’avait pu jouer, depuis, qu’une petite trentaine de minutes le 2 novembre en Ligue des champions.
L’étirement de sa période de convalescence a commencé à poser question à l’aube du Mondial, notamment sur sa capacité à répéter les efforts à haute intensité dans la chaleur du Qatar.
De l’autre côté du terrain, en défense, il subsiste encore un gros point d’interrogation derrière le nom de Raphaël Varane, patron de la jeune arrière-garde du haut de ses 29 ans et 87 sélections.
Le défenseur de Manchester United s’est entraîné pour la première fois avec l’ensemble du groupe, samedi en fin de journée au stade Jassim bin Hamad de Doha. Le protocole de rétablissement semble être respecté sans accroc pour l’ex-Madrilène, touché à la cuisse droite.