Un rapport révélé le niveau de tyrannie en Turquie
La décision d’un tribunal turc d’emprisonner 4 défenseurs des droits humains, dont deux anciens responsables d’Amnesty International en Turquie, pour les avoir accusés d’activités « terroristes », une mis en colère des organisations de défense des droits humains dans le monde et également suscité l’opinion publique pour discuter de l’état de tyrannie atteint par le régime turc et Traiter avec ses adversaires.
La justice turque a rendu son verdict vendredi dans l’affaire dite des « 11 d’Istanbul », ces onze défenseurs des droits humains poursuivis pour activités « terroristes ». Quatre personnes ont été reconnues coupables, dont Taner Kiliç, l’ancien président d’Amnesty International en Turquie.
Deux ex-responsables d’Amnesty International en Turquie ont été condamnés vendredi à de la prison pour activités « terroristes », à l’issue d’un procès emblématique des pressions croissantes contre la société civile depuis un putsch manqué en 2016. Taner Kiliç, ancien président d’Amnesty en Turquie, a été condamné à six ans et trois mois de prison pour « appartenance à un groupe terroriste », et Idil Eser, une ex-directrice, a été condamnée à deux ans et un mois pour « aide à une organisation terroriste ».
« Cette décision est tout simplement stupéfiante et absolument incompréhensible. Parce qu’au cours des douze audiences, chacune des allégations était systématiquement et catégoriquement démontée, s’indigne Katia Roux, chargée de plaidoyer à Amnesty International sur RFI. Cela montre bien que ce procès qui dure depuis trois ans n’a été qu’une tentative depuis le premier jour de faire taire les voix indépendantes, une tentative motivée par des considérations politiques. »
Deux autres défenseurs des droits humains ont été condamnés à la même peine que Mme Eser, tandis que sept autres militants, dont un Allemand et un Suédois, ont été acquittés, selon Amnesty. Les personnes condamnées ne devraient pas être incarcérées en attendant l’épuisement des procédures d’appel.
« On a assisté ici à une véritable parodie de justice, c’est un coup très dur pour les quatre condamnés et leur famille, mais aussi pour toutes les personnes qui croient en la justice et qui s’engagent dans la défense des droits humains en Turquie et au-delà », ajoute Katia Roux.
La plupart des défenseurs des droits humains jugés vendredi ont été arrêtés en 2017 après un atelier sur la sécurité numérique sur une île au large d’Istanbul, les autorités turques les accusant d’avoir organisé une « réunion secrète ». La présence d’un militant des droits humains allemand, Peter Steudtner, et d’un de ses collègues suédois, Ali Gharavi, avait renforcé les soupçons des autorités qui voyaient là la preuve d’un complot visant à nuire à la Turquie.
Les condamnations prononcées vendredi interviennent dans un climat de plus en plus lourd pour la société civile en Turquie depuis le début d’une répression tous azimuts lancée après le putsch manqué en 2016.
Toutefois, les militants gardent espoir et vont faire appel de la décision. Une procédure qui s’annonce longue : « Les militants condamnés vont évidemment faire appel de cette décision tout à fait infondée. Maintenant, il n’y a pas eu de demande de détention dans l’attente de cet appel. Ils vont pouvoir déposer leur appel et c’est une procédure qui pourra durer plusieurs années. Donc évidemment, ce n’est pas fini, insiste Katia Roux d’Amnesty International. Nous allons continuer de nous mobiliser pour que justice soit rendue. »
par: Arab Observer