Une manifestation à Paris pour révéler la vérité sur l’assassinat de trois militantes kurdes
Quelque 4.000 sympathisants de la cause kurde ont défilé samedi à Paris pour réclamer « vérité et justice » sur l’assassinat jamais élucidé de trois militantes kurdes en 2013 dans la capitale française.
Derrière une large banière ornée des photos des trois femmes, sous une forêt de drapeaux aux couleurs notamment du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), environ 3.700 personnes ont manifesté, selon la préfecture de police de Paris.
« Halte à l’impunité des crimes politiques » ou « Honte à la justice française ! » proclamaient des pancartes. « Nous revenons sept ans après pour pouvoir crier vérité et justice, et je dirais même plus justice que vérité puisqu’aujourd’hui toute la vérité est connue », a déclaré Murat Polat, représentant du Conseil démocratique kurde en France (CDK), organisateur de cette manifestation qui se déroule chaque année.
Sakine Cansiz, 54 ans, une des fondatrices du PKK, Fidan Dogan, 28 ans, et Leyla Saylemez, 24 ans, avaient été abattues le 9 janvier 2013 de plusieurs balles dans la tête au siège du Centre d’information du Kurdistan, dans le nord de Paris.
« Nous parlons de triple assassinat politique, triple féminicide. Après sept ans, il n’y a aucune lumière qui a été faite », s’est émue une militante kurde, Anne Ozbek. « A travers elles, c’est des milliers de femmes aujourd’hui qui sont déterminées plus que jamais et qui prennent le relai pour renforcer la lutte pour la libération des femmes. Et à travers la libération des femmes, la libération du peuple kurde », a-t-elle lancé au TV.
Les enquêteurs français avaient pointé « l’implication » de membres des services secrets turcs, le MIT, dans ce triple assassinat, sans désigner de commanditaires.
Des médias turcs avaient notamment diffusé un document présenté comme un « ordre de mission » du MIT pour Omer Güney. Seul suspect, cet homme de nationalité turque, arrêté en France, est mort fin 2016 en prison quelques semaines avant la tenue de son procès. Le MIT avait officiellement démenti toute implication en janvier 2014.