Une plainte contre l’entreprise française Lafarge, impliquée avec ISIS en Syrie
Les familles des soldats américains tués par l’Etat islamique (ISIS) ont porté plainte contre l’entreprise française Lafarge, qui avait auparavant reconnu avoir offert des pots-de-vin à l’organisation et au Front Al-Nusra, afin de maintenir la poursuite des travaux dans sa cimenterie pendant la guerre en Syrie, selon ce qui a été publié par le réseau américain « ABC », aujourd’hui, lundi.
L’American Network a indiqué que le plaidoyer de culpabilité de la société et une amende de près de 800 millions de dollars faisaient partie du tout premier procès par le gouvernement américain d’une société, pour « fournir un soutien matériel au terrorisme ».
Les familles des soldats ont déclaré dans le nouveau procès que « les intérêts économiques de Lafarge ont permis à l’Etat islamique de massacrer des civils innocents, y compris des Américains ».
Le procès indique que « l’argent que l’entreprise a fourni à (ISIS) et le partenariat commercial avec l’organisation lui ont fourni le capital nécessaire pour se transformer d’un groupe armé émergent au début des années 2010 en un géant terroriste brutal avec la capacité et l’intention de tuer Les Américains. »
Le groupe cimentier Lafarge, désormais sous la houlette de la multinationale suisse Holcim, a annoncé, mardi 18 octobre, avoir accepté de payer une sanction financière de 778 millions de dollars (790,9 millions d’euros) aux Etats-Unis et de plaider coupable pour avoir aidé des organisations terroristes en Syrie, dont l’organisation Etat islamique (EI), entre 2013 et 2014.
L’entreprise française a « accepté la responsabilité des actions des dirigeants individuels impliqués, dont le comportement était en violation flagrante des codes de conduite », a déclaré Lafarge dans un communiqué, ajoutant « regretter profondément » ces actes.
Le groupe cimentier souligne que le ministère de la justice américain a reconnu que l’entreprise avait mis en place des procédures de contrôle appropriées pour désormais détecter, et éviter, toute conduite de cette nature, et avait en conséquence estimé qu’il n’était « pas nécessaire » de nommer un contrôleur indépendant.
Lafarge ajoute par ailleurs qu’il continue à coopérer pleinement avec les autorités françaises sur le même sujet, mais se dit aussi prêt à « se défendre contre toute action judiciaire qu’il considère comme injustifiée ». En mai, la cour d’appel de Paris a confirmé la mise en examen de Lafarge pour « complicité de crimes contre l’humanité ».
L’entreprise française a fait le « choix impensable » de collaborer avec l’EI, « l’une des organisations terroristes les plus barbares au monde, afin de continuer à vendre du ciment », a déclaré mardi le procureur fédéral de Brooklyn, Breon Peace.
De son côté, l’ONG Sherpa, qui défend les victimes de « crimes économiques », a déposé une plainte avec constitution de partie civile en novembre, en s’appuyant sur des témoignages d’anciens employés de l’usine. Cette plainte pour obtenir l’ouverture d’une enquête menée par un juge d’instruction visait plus largement des faits de financement du terrorisme, complicité de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité, mise en danger délibéré d’autrui, exploitation du travail d’autrui et négligence. « Il est temps que Lafarge réponde judiciairement des faits scandaleux qui lui sont reprochés », a affirmé jeudi l’avocate de Sherpa, Me Marie Dosé.
par: Arab Observer