Une prochaine visite du Premiere ministre italienne soulève une crise en Libye

Le gouvernement d’union nationale, dirigé par Abdul Hamid Dbeibeh, s’apprête à recevoir la Première ministre italienne Giorgia Meloni en Libye, tandis que le gouvernement de Fathi Bashagha s’est dit surpris de cette visite et a mis en garde contre un « deal ».

Le ministère des Affaires étrangères du gouvernement d’union nationale a déclaré mardi dans un communiqué que « la ministre libyenne des Affaires étrangères Najla al-Mangoush a reçu aujourd’hui l’ambassadeur d’Italie en Libye, Giuseppe Puccini ».

Lors de cette rencontre, « les préparatifs logistiques de la visite d’une délégation de haut niveau dirigée par la Première ministre italienne Giorgia Meloni, accompagnée des ministres des Affaires étrangères et de l’Intérieur et d’un certain nombre de responsables du gouvernement italien, en Libye ont été discutés », selon le communiqué.

Celui-ci n’a pas mentionné de date pour la visite de Meloni, qui est actuellement en visite inopinée en Algérie, voisine de la Libye.

Le 13 janvier, le site d’information italien Decode 39 a déclaré que Meloni se préparait à se rendre en Libye pour discuter des questions de migration irrégulière et de la possibilité que Tripoli puisse contribuer à compenser la pénurie d’énergie en Europe à la suite de la guerre russo-ukrainienne qui dure depuis le 24 février.

Lors de sa visite en Algérie, Mme.Meloni avait annoncé les visites qu’elle effectuerait plus tard dans les pays d’Afrique du Nord dans le cadre d’un plan de développement planifié, appelé « Plan Matte pour l’Afrique », mais elle n’a pas précisé ces pays et la date de ses visites.

Alors que les préparatifs de la visite se poursuivent dans la capitale, Tripoli (ouest), le gouvernement Bashagha a exprimé mardi dans un communiqué, « sa surprise face à l’intention de Meloni de rendre visite au gouvernement sortant à Tripoli (le gouvernement d’union) et d’assister à la signature du nouvel accord pétrolier.

Le gouvernement Bashaga a mis en garde contre ce qu’il a qualifié « d’un mystérieux accord en cours de préparation entre la compagnie pétrolière nationale de la Libye et la société italienne Eni (pétrole et gaz) pour augmenter la part du partenaire étranger et réduire la part du partenaire national (libyen).  »

Le gouvernement Bashagha a obtenu la confiance de la Chambre des représentants à Tobrouk (est) en mars dernier, malgré l’existence d’un gouvernement reconnu par les Nations unies, qui est le gouvernement d’union nationale dirigé par Dbeibeh, qui refuse de céder le pouvoir autrement qu’à un gouvernement désigné par un nouveau parlement élu.

Le 21 décembre, la compagnie pétrolière nationale libyenne avait annoncé, dans un communiqué, « la reprise de la mise en œuvre d’un contrat signé en 2008 avec Eni pour sauver le pays d’une pénurie de production de gaz prévue en 2025 ».

En réponse à une polémique sur ce contrat, la Société a précisé à l’époque que « le pourcentage dont parlent certains n’est pas le pourcentage de partage du rendement, mais plutôt le pourcentage qui a permis de récupérer les coûts en capital du projet ».

Mardi, le gouvernement Bashagha a déclaré à ce sujet que « l’État libyen ne respectera aucun accord aux fins et aux résultats suspects », et qu’il est « libre de tout effet juridique et matériel », promettant de « recourir à la justice ».

Afin de résoudre le conflit de pouvoir dans ce pays riche en pétrole, les Nations unies parrainent des négociations entre la Chambre des représentants et le Haut Conseil d’État (Chambre haute du parlement – consultatif – basé à Tripoli) pour convenir d’une base constitutionnelle pour la tenue d’élections législatives et présidentielle, mais cette voie a été bloquée pendant un certain temps.

par: Arab Observer

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