Erdogan menace les manifestants de l’université de Bogazici
Le chef du régime turc, Recep Tayyip Erdogan, a menacé de « pas de pitié » aux manifestants de l’université de Bogazici et a réitéré sa détermination à ne pas permettre aux manifestations de se transformer en manifestations antigouvernementales de masse comme celles qui ont secoué le pays en 2013. .
Erdogan a également rejeté les critiques américaines et européennes contre son gouvernement sur sa gestion des manifestations de plusieurs semaines dans une grande université d’Istanbul, affirmant que l’accent devrait plutôt être mis sur les manifestations violentes dans leurs pays.
Depuis plus d’un mois, les étudiants et les professeurs de l’Université de Bogazci manifestent pour protester contre la nomination d’Erdogan le 1er janvier à Melih Bulu en tant que président de l’université, et exigent que l’université soit autorisée à choisir son président.
La police turque a arrêté mardi plus de 170 personnes participant à de nouvelles manifestations qui ne montrent aucun signe d’essoufflement, en dépit de la répression de plus en plus brutale des autorités. Les protestations sont devenues quotidiennes dans ce bastion universitaire où on parle de tout, y compris les sujets les plus sensibles en Turquie : féminicides, sort des kurdes, question arménienne, homosexualité…
Le 1er janvier, le président turc nommait par décret à la tête d’une prestigieuse université d’Istanbul un homme proche du gouvernement, provoquant la colère immédiate des étudiants de l’université du Bosphore, un établissement anglophone qui avait jusqu’ici réussi à préserver une forme d’autonomie.
Recep Tayyip Erdogan a lancé des accusations lourdes contre les étudiants : « Nous ne considérons pas que ces jeunes, qui sont des membres d’organisations terroristes, ont véritablement les valeurs nationales et morales de notre pays. Ce pays ne sera pas un pays dominé par les terroristes. Nous ne le permettrons pas. Ce pays ne revivra pas d’incidents tels que les événements de Gezi et ne permettra pas qu’il se reproduisent. »
Dans un pays en pleine crise économique Recep Tayyip Erdogan se sait contesté et a déjà en ligne de mire la présidentielle de 2023 et son maintien au pouvoir.
par: Arab Observer