Les ministres des Affaires étrangères pays du voisinage libyen soulignent la nécessité d’une solution politique et la sortie des mercenaires du pays
L’Algérie a organisé, ce lundi 30 août, une réunion avec plusieurs pays du voisinage libyen portant sur la tenue des élections présidentielles et législatives en Libye, prévues le 24 décembre prochain, ainsi que la crise politique qui y sévit. La rencontre a pour but la coordination des efforts afin de préserver la sécurité et la stabilité de la Libye.
La réunion à Alger s’est ouverte en présence notamment des ministres des Affaires étrangères de la Libye, de la Tunisie, de l’Égypte, du Soudan, du Niger, du Tchad et de la République démocratique du Congo.
Dans son allocution d’ouverture, le ministre des affaires étrangères et de la communauté nationale à l’étranger, Ramtane Lamamra a indiqué que “la rencontre d’aujourd’hui s’inscrit dans le cadre des efforts inlassables et continus que nos pays déploient, collectivement et individuellement, pour contribuer au règlement de la crise libyenne, convaincus de l’importance du rôle vital et pivot que doivent jouer les pays voisins pour soutenir les autorités de transition libyennes dans la mise en œuvre de toutes les obligations stipulées dans la feuille de route, et la tenue des élections prévues le 24 décembre“.
L’émissaire de l’ONU pour la Libye, Jan Kubis, a incité lundi 30 août les dirigeants libyens à «ne pas perdre de temps» et à finaliser le cadre constitutionnel qui permettra d’organiser les élections prévues en décembre, alors que le pays reste miné par les divisions.
La communauté internationale a réitéré à plusieurs reprises son appel au départ des milices armées du territoire libyen pour faciliter les solutions de paix dans un pays en crise depuis la chute de Kadhadi en 2011. Toutefois, les pays voisins ne voient pas d’un bon œil cette vision qui pourrait les mettre en danger.
Le chef se la transition tchadienne met en cause “la grave source de menace qu’ils constituent pour la stabilité et la sécurité aussi bien du Tchad que du Soudan”.
Il a invité son homologue soudanais, le général Abdelfath Al-Burhan, et les deux gouvernements à examiner ensemble de façon urgente cette menace commune.
“Cette voie nécessite des efforts continus pour achever l’unification des institutions de l’État libyen, parvenir à la réconciliation nationale, ainsi que travailler pour retirer les mercenaires et les forces étrangères dès que possible“, ajoute le chef de la diplomatie algérienne.
C’est à cet effet, qu’il “faut rappeler que les pays du voisinage libyen restent plus préoccupé que d’autres par les répercussions directes résultant des conditions mouvementées dans ce pays voisin et frère, ce qui a été confirmé, malheureusement, par nombre d’événements tragiques auxquels nos pays ont été soumis en raison du manque de stabilité en Libye“, regrette Lamamra.
En outre, le ministre rappelle que, “la sécurité et la stabilité de la Libye font partie de notre sécurité et de notre stabilité également, et sa prospérité fait partie de notre prospérité”. Une “Libye stable et forte constituera inévitablement le pilier de la sécurité régionale et de l’intégration économique“, assure-t-il.
Par ailleurs, “la tenue de cette réunion s’inscrit également dans le cadre de l’activation des résolutions du Conseil de sécurité relatives à la crise libyenne, ainsi que des résultats de la Conférence de Berlin, qui dans son ensemble stipulaient la nécessité de permettre aux pays voisins de jouer leur rôle dans le contexte des efforts internationaux et régionaux visant à aider le peuple libyen frère“, poursuit l’orateur.
La situation précaire et incertaine dont fait face la Libye, “requiert de notre part une solidarité absolue et un soutien efficace pour lui permettre de préserver sa souveraineté, son intégrité territoriale et ses capacités, et d’œuvrer ainsi, pour mettre fin à toute ingérence étrangère dans ses affaires intérieures“.
«Le gouvernement (libyen) a pris les dispositions nécessaires pour la tenue des élections, mais nous avons besoin d’un cadre juridique. Les députés sont actuellement en train de finaliser la loi électorale et il nous reste encore très peu de temps», a déclaré le chef de la mission onusienne à l’ouverture à Alger d’une réunion des pays du voisinage de la Libye. «Je les ai invités à prendre leurs responsabilités et à ne pas perdre de temps», a-t-il ajouté, cité par l’agence officielle algérienne APS.
par: Arab Observer