Washington a accusé Téhéran d’avoir « menti » en livrant à la Syrie le pétrole du navire Adrian Darya 1

Washington a accusé jeudi Téhéran d’avoir « menti » aux Européens et à la communauté internationale en livrant à la Syrie le pétrole du navire arraisonné en juillet à Gibraltar et autorisé à repartir à la mi-août.

Les États-Unis ont accusé, jeudi 12 septembre, l’Iran d’avoir « menti » aux Européens et à la communauté internationale en livrant du pétrole à la Syrie après s’être engagé à ne pas le faire, ce que Téhéran dément.
Cette accusation trouve son origine au large de Gibraltar quand, en juillet dernier, le navire Grace 1 – depuis rebaptisé Adrian Darya 1 – a été arraisonné par les forces britanniques, soupçonné de transporter à son bord du pétrole à destination de la Syrie.
Le navire, d’abord sous pavillon panaméen puis iranien, a été autorisé à repartir à la mi-août, après que le chef du gouvernement de Gibraltar, Fabian Picardo, a assuré avoir reçu la promesse écrite de l’Iran de ne pas envoyer en Syrie les 2,1 millions de barils de pétrole iranien qu’il transportait. Téhéran a nié avoir pris un tel engagement.
Le pétrolier a ensuite été signalé dans le port syrien de Tartous.

« Nous venons de voir en direct comment le régime iranien a manqué à sa parole donnée à l’Union européenne selon laquelle le navire n’acheminerait pas son pétrole au régime meurtrier d’al-Assad », a déclaré jeudi la porte-parole de la diplomatie américaine, Morgan Ortagus.
« Le régime iranien a livré le pétrole à la Syrie, et ce carburant va directement dans les réservoirs des soldats qui massacrent des Syriens innocents », a-t-elle ajouté, estimant que l’Iran a « menti à ce sujet à l’UE et a menti à ce sujet à la communauté internationale ».
Priée de dire si les États-Unis disposaient d’éléments pour étayer cette accusation, elle a répondu : « Je ne le dirais pas devant les caméras si ce n’était pas le cas. » « Cela s’inscrit dans le tissu de mensonges du régime iranien depuis 40 ans », a-t-elle estimé.

Plus tôt dans la semaine, mardi, le ministère britannique des Affaires étrangères avait déjà accusé l’Iran d’avoir manqué à sa parole en livrant du pétrole en Syrie et avait convoqué l’ambassadeur iranien au Royaume-Uni pour « condamner les actions » de Téhéran.
« L’Iran a de manière répétée donné des assurances (…) que son pétrolier Adrian Darya 1 ne livrerait pas de pétrole à des entités qui font l’objet de sanctions en Syrie », a affirmé le ministère dans un communiqué. « Mais il est maintenant clair que l’Iran a enfreint ces assurances et que du pétrole a été livré à la Syrie et au régime meurtrier d’Assad. »
Londres compte aborder cette « violation inacceptable des normes internationales » aux Nations unies « plus tard dans le mois ». Pour Dominic Raab, le chef de la diplomatie britannique cité dans le communiqué, le « comportement » de l’Iran « vise à perturber la sécurité régionale ».
« Nous attendons maintenant des détails sur la destination finale du pétrole avant de faire d’autres commentaires », a réagi mardi le chef du gouvernement de Gibraltar, Fabian Picardo. Mais « si l’Iran n’a pas honoré son engagement écrit » et a donc effectué une « volte-face massive », ce pays « apparaîtra vraiment comme sournois et non fiable » sur la scène internationale, a-t-il prévenu.
L’ambassadeur iranien au Royaume-Uni a dit mercredi que le navire Adrian Darya 1 avait été vendu dans les eaux internationales à une compagnie privée, niant que Téhéran n’avait pas tenu les garanties données aux autorités de Gibraltar. Il a aussi dit que c’est l’acquéreur privé du pétrole qui « décide de la destination ».

Articles similaires

Bouton retour en haut de la page