Washington demande au Conseil de sécurité de discuter du plan de paix au Moyen-Orient

Les Etats-Unis ont demandé une réunion à huis clos du Conseil de sécurité de l’ONU jeudi pour une présentation par le gendre et conseiller de Donald Trump, Jared Kushner, du plan de paix américain pour le Proche-Orient rejeté par les Palestiniens, a appris de sources diplomatiques.

Elle vise pour Washington à exposer ce plan américain dévoilé la semaine dernière et à entendre les positions des 14 autres Etats membres du Conseil, ont précisé les mêmes sources.

Cette réunion interviendra quelques jours avant la venue à New York du président palestinien Mahmoud Abbas, attendue le 11 février selon des diplomates, pour manifester à l’ONU son opposition au projet américain et réclamer l’application du droit international.

A l’occasion de cette visite du président Abbas, les Palestiniens ont indiqué avoir l’intention de soumettre un projet de résolution au Conseil de sécurité, via l’entremise de la Tunisie, membre non permanent du Conseil.

Aucune indication n’a filtré jusqu’à présent sur le contenu de cette future résolution à laquelle les Etats-Unis devraient s’opposer, au besoin en utilisant leur droit de veto si le texte recevait lors du scrutin le minimum requis de neuf voix favorables pour son adoption.

Fin 2017, une résolution d’inspiration palestinienne pour condamner la reconnaissance unilatérale par Washington de Jérusalem comme capitale d’Israël avait recueilli 14 voix favorables, mais les Etats-Unis avaient mis leur veto à son adoption.

Une résolution similaire proposée dans la foulée à l’Assemblée générale de l’ONU, composée de 193 membres et où le droit de veto n’existe pas, avait recueilli 128 voix pour, 9 contre et 35 abstentions tandis que 21 pays avaient choisi de ne pas être présents.

Jared Kushner est l’artisan du plan de paix révélé il y a près d’une semaine par le président Donald Trump et qui a été rejeté samedi par la Ligue arabe, puis lundi par l’Organisation de la coopération islamique (OCI).

Il accorde de nombreuses concessions à Israël, en proposant notamment de créer une capitale d’un éventuel Etat palestinien à Abou Dis, un faubourg de Jérusalem. Les Palestiniens, eux, veulent faire de l’ensemble de Jérusalem-Est la capitale de leur Etat.

Dans son projet, Donald Trump prévoit aussi l’annexion de l’ensemble des colonies israéliennes, ainsi que de la vallée du Jourdain en Cisjordanie, territoire palestinien occupé depuis 1967.

Aucune précision n’a pu être obtenue dans l’immédiat auprès de la mission américaine sur la demande des Etats-Unis d’une réunion du Conseil de sécurité.

Dans un communiqué samedi, l’ambassadeur israélien auprès de l’ONU, Danny Danon, avait annoncé être engagé dans une campagne à l’ONU pour persuader ses membres de ne pas soutenir une action palestinienne hostile au plan.

« Mahmoud Abbas doit comprendre que les discours à New York ne mèneront pas à la résolution du conflit entre Jérusalem et Ramallah. La communauté internationale doit admettre qu’Abbas est le seul à s’opposer à la paix », a-t-il dit.

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