Washington envoie 750 soldats au Moyen-Orient après l’attaque contre l’ambassade en Irak
Après l’attaque de l’ambassade américaine à Bagdad, Washington a annoncé mardi soir le déploiement de soldats supplémentaires au Moyen-Orient. Le chef de la diplomatie américaine, Mike Pompeo, a accusé des « terroristes » et des alliés de l’Iran d’être à l’origine de l’attaque.
Le Pentagone va envoyer « immédiatement » environ 750 soldats supplémentaires au Moyen-Orient, « en réponse aux événements récents en Irak », a annoncé mardi 31 janvier le ministre américain de la Défense Mark Esper, après l’attaque de l’ambassade américaine à Bagdad dans la journée.
« Environ 750 soldats vont être déployés dans la région immédiatement », a-t-il déclaré dans un communiqué, semblant confirmer des informations d’un responsable américain ayant déclaré plus tôt que les États-Unis avaient envoyé 500 soldats au Koweït, voisin de l’Irak. Des « forces additionnelles » sont prêtes à être déployées « dans les jours qui viennent », a ajouté Mark Esper.
« Ce déploiement est une action de précaution et appropriée en réponse aux niveaux de menace grandissants contre le personnel et les installations américaines, comme nous en avons été témoins aujourd’hui à Bagdad », a justifié le ministre américain.
Selon le responsable américain en Washington ayant parlé au presse sous couvert d’anonymat, les 500 soldats envoyés au Koweït seront ensuite « très probablement » déployés en Irak. À terme, « jusqu’à 4 000 soldats pourraient être déployés dans la région », avait précisé ce même responsable.
Mardi soir, des centaines de partisans des groupes pro-Iran en Irak maintenaient un sit-in aux abords de l’ambassade des États-Unis. La tension est montée après qu’un tir de roquette a tué vendredi un Américain. Les États-Unis, qui accusent l’Iran, ont répondu en menant des raids aériens qui ont tué 25 combattants des brigades du Hezbollah.
L’attaque contre l’ambassade américaine à Bagdad était l’œuvre de « terroristes », a accusé mardi soir le secrétaire d’État américain Mike Pompeo, nommant deux personnes qu’il accuse d’avoir été soutenues par des « alliés de l’Iran ».
« L’attaque d’aujourd’hui a été orchestrée par des terroristes , Abu Mahdi al-Muhandis et Qaïs al-Khazali , et soutenue par des alliés de l’Iran, Hadi al-Amari et Faleh al-Fayad », a tweeté le chef de la diplomatie américaine. « Tous ont été pris en photo devant notre ambassade », a-t-il également écrit en joignant trois photographies censées montrer les quatre hommes.
Abu Mahdi al-Muhandis est un haut responsable du Hachd al-Chaabi, coalition de paramilitaires irakiens dominée par des factions pro-Iran, accusée par Washington d’une attaque à la roquette qui a tué vendredi un Américain en Irak. Faleh al-Fayad est quant à lui le chef du Hachd.
En réponse à cette attaque vendredi, l’armée américaine a tué lors de frappes aériennes pendant le week-end 25 combattants des brigades du Hezbollah, groupe armé chiite membre du Hachd, provoquant la colère de milliers d’Irakiens pro-Iraniens qui ont pris d’assaut l’ambassade américaine à Bagdad mardi.
Qaïs al-Khazali est chef d’une autre milice chiite irakienne, Assaïb Ahl al-Haq, accusée par les Américains d’être responsable de plusieurs tirs de roquettes contre leurs intérêts en Irak. Bête noire de Washington depuis leur invasion du pays en 2003, Qaïs al-Khazali a été plusieurs fois la cible de sanctions américaines. Hadi al-Amari quant à lui a été le ministre irakien des Transports entre 2010 et 2014. C’est le chef de la très puissante organisation Badr, une autre faction irakienne pro-iranienne.
De son côté, Téhéran a nié être à l’origine de la violente manifestation devant l’ambassade des États-Unis à Bagdad et a prévenu qu’il pourrait engager des représailles après que le président américain Donald Trump a jugé l’Iran responsable des troubles et d’éventuelles victimes.
Interrogé dans la soirée par les journalistes à sa résidence floridienne de Mar-a-Lago, Donald Trump a assuré ne pas vouloir d’une guerre avec l’Iran. « J’aime la paix », a-t-il dit. « Et l’Iran devrait vouloir la paix plus que n’importe qui. Donc je ne vois pas » une guerre se produire, a poursuivi le locataire de la Maison Blanche.