Washington, Londres et Stockholm appellent ses ressortissants à quitter le Liban
Face aux craintes croissantes d’une guerre totale entre Israël et le Hezbollah libanais, Washington, Londres et Stockholm lancent un appel. L’ambassade des États-Unis au Liban a exhorté, ce samedi 3 août, ses ressortissants à quitter le Liban en prenant n’importe quel billet d’avion disponible, tandis que le gouvernement britannique a appelé les siens à quitter maintenant le pays tant que des liaisons commerciales restent disponibles.
Plus tôt dans la journée, c’est la Suède qui avait conseillé à des milliers de ses citoyens de quitter le pays, avant de fermer son ambassade à Beyrouth.
Signe de l’inquiétude qui monte, les rumeurs alarmistes se multiplient au Liban, frontalier d’Israël, où l’aviation civile a dû démentir l’annulation de toutes les dessertes de Beyrouth. Mais plusieurs compagnies aériennes ont suspendu leurs liaisons avec l’aéroport de Beyrouth, dont l’allemande Lufthansa jusqu’au 5 août. Air France et Transavia ont prolongé cette mesure jusqu’à au moins mardi inclus, et Kuwait Airways va interrompre ses rotations à partir de lundi.
Malgré les suspensions et annulations de vols vers Beyrouth, des options de transport commercial pour quitter le Liban restent disponibles, a indiqué l’ambassade américaine dans un communiqué. Nous encourageons ceux qui souhaitent quitter le Liban à réserver n’importe quel billet disponible, même si ce vol ne part pas immédiatement ou ne suit pas l’itinéraire de leur choix.
De son côté, le chef de la diplomatie britannique, David Lammy, a déclaré que les tensions sont élevées, ajoutant que la situation pourrait se détériorer rapidement. Mon message pour les ressortissants britanniques est clair : partez maintenant, a-t-il insisté. Le ministère des Affaires étrangères enjoint également aux Britanniques présents au Liban de s’enregistrer auprès des services consulaires sur place afin de pouvoir être tenus informés de l’évolution de la situation par les autorités.
En Suède, le ministère des Affaires étrangères a demandé au personnel de quitter Beyrouth et de se rendre à Chypre, et prévoit un transfert temporaire de son ambassade, a fait savoir le ministre suédois des Affaires étrangères, Tobias Billstrom, à la radio suédoise. Selon lui, jusqu’à 10.000 ressortissants suédois pourraient s’être rendus au Liban cet été, bravant ainsi l’avertissement de voyage en vigueur dans le pays depuis octobre 2023. J’invite les Suédois qui se trouvent au Liban à quitter le pays par tous les moyens possibles, tant qu’ils le peuvent, a ajouté le ministre.
L’Iran, le Hamas et le Hezbollah, ennemis d’Israël, ont accusé ce pays de l’assassinat mercredi du chef du mouvement islamiste palestinien, Ismaïl Haniyeh, dans sa résidence à Téhéran, survenu quelques heures après une frappe revendiquée par l’armée israélienne qui a coûté la vie au chef militaire du mouvement libanais, Fouad Chokr, mardi soir près de Beyrouth. Israël n’a pas commenté l’assassinat de Haniyeh, mais a juré de détruire le Hamas après l’attaque du 7 octobre, qui a déclenché une riposte dévastatrice de l’armée israélienne dans la bande de Gaza.
La guerre à Gaza a entraîné l’ouverture de fronts contre Israël par le Hezbollah et les rebelles yéménites houthis qui forment avec le Hamas et des groupes irakiens ce que l’Iran appelle l’axe de la résistance face à Israël.
Londres a indiqué que des personnels militaires seront bientôt déployés dans la région du Liban pour fournir aux ambassades britanniques un « soutien opérationnel afin d’aider les ressortissants britanniques. Des hélicoptères de la Royal Air Force sont aussi en alerte en cas de besoin. Une extension du conflit n’est dans l’intérêt de personne, les conséquences pourraient être catastrophiques, a affirmé David Lammy, appelant de nouveau à une désescalade et à une solution diplomatique.
Au vu de la possibilité d’une escalade régionale par l’Iran et ses partenaires, les États-Unis, principal allié d’Israël, ont annoncé modifier leur dispositif militaire pour améliorer la protection des forces armées des États-Unis et doper le soutien à la défense d’Israël. Davantage de navires de guerre, porteurs de missiles balistiques de défense et un escadron supplémentaire d’avions de combat, vont être déployés, a indiqué vendredi le Pentagone.