Washington soutient le président nigérien renversé, Mohamed Bazoum
Le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken a assuré vendredi Mohamed Bazoum de «l’indéfectible soutien» de Washington lors d’un appel téléphonique, selon son porte-parole Matthew Sullivan. Il a souligné que le coup d’Etat mettait en péril «des centaines de millions de dollars d’aide», mais que les Etats-Unis continueraient d’œuvrer à la «pleine restauration de l’ordre constitutionnel et de la gouvernance démocratique au Niger».
Les Etats-Unis ont apporté leur «indéfectible soutien» au président nigérien Mohamed Bazoum renversé par un coup d’Etat militaire avant la tenue samedi à Paris d’un Conseil de défense sur la situation au Niger, ultime pivot du dispositif antidjihadiste français au Sahel.
Dimanche, «un sommet spécial» de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao), à laquelle appartient le Niger, se tiendra à Abuja pour évaluer la situation, avec de probables sanctions à la clé. Mais avant, le président français Emmanuel Macron ouvrira samedi à 15h un Conseil de défense et de sécurité nationale sur ce pays où 1500 soldats de la France sont actuellement déployés et travaillaient jusqu’ici avec l’armée nigérienne. Les Etats-Unis en comptent plus leur part environ un millier sur place.
Le général Abdourahamane Tchiani, chef de la garde présidentielle du Niger à l’origine de la chute du président élu, s’est présenté vendredi lors d’un discours télévisé comme le nouvel homme fort du pays. Reprenant chaque point de son discours, deux directeurs adjoints du cabinet de Mohamed Bazoum, Daouda Takoubakoye et Oumar Moussa, ont dénoncé un «coup d’Etat pour convenance personnelle justifié par des arguments puisés exclusivement dans les réseaux sociaux», en réponse à la première déclaration du chef de la junte.
Un autre proche de Mohamed Bazoum a confié à l’AFP que le «remplacement» d’Abdourahamane Tchiani et «une refonte en profondeur de la garde présidentielle devaient être décidés dès ce jeudi (27 juillet) en conseil des ministres».
«Un coup d’Etat pour convenance personnelle»
Le Niger est l’un des derniers alliés de Paris au Sahel. Auparavant essentiellement une base de transit pour les opérations au Mali, dont la force Barkhane s’est retirée, il est le seul pays africain avec lequel la France entretient encore un partenariat dit «de combat» contre les jihadistes.
Emmanuel Macron a condamné «avec la plus grande fermeté» le coup d’Etat, le ministère des Affaires étrangères indiquant que la France «ne reconnaît pas les autorités» issues du putsch.