Yémen: Arabie Saoudite et Émirats installent un comité pour une trêve
L’Arabie saoudite et les Émirats Arabes Unis ont mis sur pied un comité conjoint chargé de maintenir un cessez-le-feu dans les provinces de Shabwah et Abyan, dans le sud du Yémen, a déclaré la coalition sous commandement saoudien qui lutte contre les rebelles Houthis, citée lundi par la presse officielle. Cette annonce intervient quelques heures après des tirs de missiles Houthis, interceptés par la coalition.
Ce comité sera opérationnel dès lundi, a déclaré le porte-parole de la coalition militaire, Turki al-Maliki, citée par la télévision publique et l’agence de presse officielle saoudiennes. Cette tentative fait suite aux déclarations d’intention déjà effectuées le mois dernier.
Les provinces de Shabwah et Abyan sont situées à l’est d’Aden, ville où siège temporairement le gouvernement reconnu par l’Arabie saoudite et dont se sont emparées les forces séparatistes du sud du Yémen.
Dans un communiqué commun, les gouvernements saoudien et emirati demandent à toutes les parties de coopérer avec le comité conjoint afin de parvenir au désengagement et au redéploiement des troupes dans le cadre des efforts militaires de la coalition.
Plusieurs milliers de morts
Ce communiqué, diffusé lundi matin par les ministères des Affaires étrangères des deux pays, appelle à une ouverture rapide du dialogue afin de répondre aux causes et aux répercussions des événements dans certaines provinces du sud.
« Les deux pays réaffirment leur désir de préserver l’État du Yémen et les intérêts, la sécurité, stabilité, indépendance et intégrité territoriale du peuple yéménite sous la direction du président légitime du Yémen, et de contrer le putsch de la milice terroriste Houthi soutenue par l’Iran et d’autres organisations terroristes », est-il écrit.
L’initiative des séparatistes, soutenus par les Émirats, a fragilisé la coalition arabe sunnite qui combat depuis mars 2015 au Yémen les rebelles chiites Houthis, proches de l’Iran.
Cette escalade des tensions entre alliés supposés complique aussi les efforts de l’Onu visant à mettre fin au conflit au Yémen, qui a fait des dizaines de milliers de morts.
Les forces du Conseil de transition du Sud (CTS) ont pris ce mois-ci des bases militaires à Aden. Elles accusent le parti Islah, allié du gouvernement du président Abd Rabbou Mansour Hadi, d’être complice d’une attaque au missile menée contre elles au début du mois par les Houthis.
Les Émirats, qui financent et arment les séparatistes du Sud, avaient fait écho à l’appel au dialogue lancé par l’Arabie saoudite, mais sans demander aux forces du CTS de restituer le contrôle des camps dont elles se sont emparées.