48 heures pour former un gouvernement « d’unité et d’urgence » en Israël

Les deux rivaux israéliens Benjamin Netanyahu et Benny Gantz ont obtenu, lundi soir, du président Reuven Rivlin, deux jours supplémentaires de pourparlers, afin de former un gouvernement « d’unité et d’urgence » face à la pandémie de Covid-19.
C’est un rebondissement de dernière minute. Le président Reuven Rivlin a accordé in extremis, dans la nuit de lundi 13 à mardi 14 avril, 48 heures supplémentaires au Premier ministre Benjamin Netanyahu et à son ex-rival Benny Gantz. Ces derniers doivent former un gouvernement « d’unité et d’urgence » face au coronavirus qui a contaminé plus de 11 000 personnes et fait 116 morts en Israël.

Benny Gantz, ancien général devenu chef de la formation centriste Kahol Lavan (Bleu-Blanc, couleurs du drapeau israélien), avait obtenu le mandat de former le prochain gouvernement à l’issue des législatives du 2 mars, les troisièmes en moins d’un an, qui devaient en théorie départager enfin les deux candidats.
Renonçant, à court terme du moins, à son projet de devenir Premier ministre, Benny Gantz avait causé la surprise en annonçant fin mars son intention de former un gouvernement avec son rival, Benjamin Netanyahu. Et ce, afin de doter Israël d’un gouvernement « d’unité et d’urgence » face à la crise du Covid-19.

Mais les discussions entre les deux camps n’avaient pas abouti. Dans ce scénario, le président israélien Reuven Rivlin devait en théorie donner trois semaines aux parlementaires pour trouver un candidat capable de rallier suffisamment d’appuis pour tenter de former le prochain gouvernement.
Juste avant l’échéance du mandat, les deux camps ont demandé conjointement une prolongation exceptionnelle au président, afin de pouvoir poursuivre leurs pourparlers. Peu après minuit, alors que le mandat de Gantz était en théorie échu, le président Rivlin a acquiescé à la demande des deux chefs de partis.

« Lors de la réunion ce soir entre le Premier ministre Benjamin Netanyahu et le chef de Kahol Lavan Benny Gantz un progrès important a été enregistré en vue de la formation d’un gouvernement d’unité et d’urgence nationale. Les deux partis ont convenu de se rencontrer à nouveau demain matin en présence des équipes de négociation », ont-ils indiqué dans un communiqué commun.
« Netanyahu, nous sommes arrivés à l’heure de vérité. Les Israéliens attendent de nous que nous mettions de côté nos différences et que nous travaillions ensemble pour eux. […] L’Histoire ne nous pardonnera pas si nous n’y arrivons pas », avait déclaré plus tôt lundi soir Benny Gantz, lors d’une allocution télévisée. « La situation d’urgence m’a forcé à renoncer à mon engagement selon lequel je ne siègerai pas dans un gouvernement dirigé par Netanyahu », a ajouté Benny Gantz, qui accusait il y a encore quelques semaines de corruption le Premier ministre sortant.

Benjamin Netanyahu, 70 ans, est inculpé pour corruption dans une série d’affaires. Son procès devait s’ouvrir à la mi-mars mais les mesures de confinement imposées pour juguler la crise du coronavirus incluent la fermeture temporaire des tribunaux et donc le report du procès du Premier ministre.
Lundi, la presse israélienne s’interrogeait sur la volonté réelle de Benjamin Netanyahu, Premier ministre sortant qui dirige depuis plus d’un an un gouvernement transitoire, de sceller un pacte avec Benny Gantz. Benjamin Netanyahu pourrait jouer l’attentisme, afin de provoquer une quatrième élection, surfant ainsi sur des sondages d’opinion très favorables, qui coïncident avec sa gestion de la pandémie.

par: Arab Observer

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